Airbnb et les plateformes de location touristiques face au Covid 19

La crise a été un véritable révélateur pour les Parisiens du  fait du confinement,  sur le calme des rues d’un environnement apaisé. Dans les quartiers de centre, Nombreux sont ceux qui l’ont souligné, c’est surtout le bruit lancinant du ballet incessant des valises à roulettes qui a disparu… Une sorte de rêve, les yeux ouverts et les oreilles au repos.

Effectivement l’absence quasi totale de touristes et donc de locations saisonnières a montré combien les plateformes comme Airbnb étaient à la source de nuisances  sonores qui perturbent notre quotidien et la source aussi d’un afflux de touristes incontrôlé devenu insupportable, confisquant la vie de quartier, accélérant la mutations des commerces et poussant les habitants a l’extérieur de la capitale en aggravant la crise du logement.

L’arrêt brutal du tourisme n’est pas sans conséquence  sur les  plateformes  de location comme pour le secteur de l’hôtellerie  et tous les commerces liés au tourisme. Les risques de chômage durable dans le secteur sont évidents et les personnels concernés sont inquiets. Les annulations de séjours sont arrivées en masse. il convient de rappeler que le tourismes représente 100 millions d’emplois dans le monde (dont 2 en France) et 10% du PIB de la planète (7,3% en France) et la chute d’activité estimée par l’OMT pour 2020 est de 20 à 30%. L’Etat français prépare un plan de 1,3 Milliard € et la Commission  européenne a déjà annonce le déblocage de 8 milliards  € pour le secteur.

L’impact par exemple sur Airbnb est énorme. Certains médias ont titré à ce propos « Le modèle Airbnb à l’épreuve du Coronavirus » … « Le modèle Airbnb  prend une claque…Les conséquences liées au Covid-19 accélèrent la régulation du marché« . Le coup d’arrêt aux séjours a vidé les logements dédiés a cette activité.  Toutes les villes partout dans le monde sont concernées.  Le 03 mai la société Airbnb a annoncé le licenciement du quart de ses  7 500 salariés. Brian Chesky, le dirigeant, s’est exprimé en ses termes  » … nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie » annonçant déjà déjà un chiffre d’affaires 2020 qui sera inférieur de 50 % par rapport à l’an passé.  Et il parait peu probable que la société qui avait prévu son introduction en bourse cette année puisse poursuivre dans cette voie d’autant que sa valorisation a  fortement baissé et que les pertes de l’exercice  en cours seront aggravées. Les spécialistes prévoient un retour significatif des logements en mal de locataires-touristes sur le marché de la location classique longue durée mais ne cachent pas que le système Aibnb a sans doute  encore de beaux jours devant lui. En effet Airbnb a tout de même réussi à lever 1 milliard de$  en pleine pandémie. Deux nouveaux investisseurs (Silver Lake et Sixth Street Partners) ont prêté main-forte à Airbnb, en accordant  un prêt à la plateforme américaine de locations saisonnières d’appartements et en achetant des actions.

Si certains loueurs n’ont pas hésité à mettre gratuitement leurs biens à disposition pour venir en aide aux soignants ayant besoin d’un logement,  Airbnb a bien senti le danger, c’est pourquoi l’entreprise a décidé de débloquer 250 millions de $ afin de soutenir financièrement ses hôtes, confrontés aux annulations de réservations en leur allouant, pour annulation de séjour sur la période du 14 mars au 31 mai, 25 % de la somme qu’ils auraient dû percevoir.

Il n’empêche que les limites du système « location AirBnB » sont clairement perceptibles et cela doit nous rappeler la règle d’or que tout investisseur doit garder en tête : un rendement élevé implique un risque plus élevé. La location courte durée n’y déroge pas, qu’il s’agisse du loueur ou de l’exploitante de la plateforme.  Quant aux politiques compte tenu de l’effondrement de l’économie il apparaît peu probable qu’ils soient amenés à prendre de nouvelles mesures coercitives malgré la cooccurrence faite au secteur de l’hôtellerie et comme le soulignait déjà le journaliste Mathias Thépot dans le Tribune du 05 décembre 2016 malgré la « colonisation des centres villes  » et toutes les conséquences que nous connaissons.

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