Compte rendu du 6ème conseil de la nuit

Ce 6ème conseil était présidé par Frédéric Hocquard adjoint de la Maire chargé de la vie nocturne, de la diversité de la vie culturelle. Il réunissait Hélène Bidard adjointe chargée de l’égalité hommes/femmes, des représentants de la préfecture de police de Paris dont Matthieu Garrigue-Guyonnaud directeur adjoint du cabinet du préfet et différents représentants de professionnels et d’habitants. En introduction F. Hocquard a souligné le travail entrepris pour la vie nocturne depuis l’été en matière de propreté, de régulation soulignant l’organisation réussie de la nuit des étoiles à laquelle ont participé 15 000 parisiens. Le nouveau dispositif de soutien des cafés-concerts a été évoqué pour réduire les nuisances sonores, la ville prenant en charge 50% des travaux. 6 établissements ont été aidés en 2018. Des commissions de régulation des débits de boissons ont été mises en place dans plusieurs arrondissements (IVe, Ve, Xe, XIe, XVIIIe, et bientôt les IIe et XIIIe). Des « méduses » sont déployées en lien avec Bruitparif dans des endroits souhaités afin de mesurer le bruit (canal Saint martin, Marché de la place Sainte-Catherine, Carreau du Temple et autour du Forum des Halles) et de mettre en place ensuite des commissions de suivi. D’autres lieux seront équipés en 2019. Quant à la vie nocturne, la mairie se délivre un satisfecit suite à une statistique de l’Office du tourisme indiquant que le chiffre de 5% des touristes de la nuit qui en 2014 revenaient à Paris atteignait 18% aujourd’hui.

Le directeur adjoint du cabinet du préfet a rappelé les missions de la préfecture en lien avec la nuit (tenir compte des attentes de tranquillité des habitants, ne pas entraver la liberté du commerce, contribuer au développement de l’attractivité de la ville et accompagner les initiatives, faciliter la prévention via les commissions de régulation tout en faisant respecter la réglementation, tant sur la musique amplifiée, la sécurité que les règles d’hygiène …). Il apparaît que le sujet des nuisances sonores est en tête des préoccupations des habitants, « un sujet majeur » de plus en plus prégnant à prendre au sérieux. Ce constat conforte le Réseau Vivre Paris! qui a toujours dénoncé les nuisances sonores comme principale entrave au droit au sommeil des habitants.  Le représentant du préfet a insisté pour que ce sujet soit traité sans se traduire par « des renvois de balle avec la ville ». Il a aussi souligné la question de la drogue et sa « dimension sanitaire car des vies sont en jeu. La mobilisation doit être collective car c’est devenu trop grave pour être banalisé« . La préfecture s’est insurgée sur le fait que des gérants n’appelaient pas la police dans certains cas graves de drogue craignant des sanctions. Aussi un travail lourd de pédagogie reste-t-il à faire.

Enfin sur le sujet des agressions physiques aux abords des établissements de nuit et l’insécurité, la préfecture organise des réunions avec les associations professionnelles, les riverains et fait passer des messages au travers des commissions de débit de boissons.

Sur une question de l’association Réseau Vivre Paris ! il a été répondu que le n° d’appel pour les nuisances sonores dues au voisinage domestique était le 3440 relié au commissariat et qu’il existait aussi un site pour signaler les nuisances sonores professionnelles :

nuisance-musiqueamplifiee@interieur.gouv.fr

Le 17 ne doit être réservé qu’aux appels d’urgence.

Pour conclure la préfecture a communiqué quelques statistiques. Sachant que début 2018, Paris comptait 8 827 licences A, 232 fermetures administratives ont été prononcées à fin novembre (210 en 2017) dont 39 pour nuisances sonores, 48 pour travail dissimulé/illégal et 38 pour vente illicite de tabac. 218 mesures administratives autres ont été prises et 171 rappels à la réglementation ont été faits.

Différentes instances sont ensuite intervenues. L’association Consentis sur « le harcèlement sexiste et sexuel la nuit », le comité des noctambules sur « mieux connaître les nuits parisiennes ». Le conseil parisien de la jeunesse a fait quelques préconisations. Plusieurs spécialistes ont réagi sur ces sujets quant à la prévention, la formation des professionnels, les campagnes à mener, la sécurisation des transports face à l’insécurité, aux violences, aux agressions qui ressortent notamment des études menées sur des échantillons assez réduits cependant.

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