La discrète et surprenante église Notre-Dame de Bonne Nouvelle

Discrète et nichée rue de la Lune (2e), Notre dame de Bonne Nouvelle, non loin du boulevard éponyme, est située au sommet de la Butte aux Gravois formée par les débris et décombres qui ont été jetés tout au long du Moyen-Age au-delà de l’enceinte de Philippe Auguste. Ce secteur, de plus en plus peuplé au fil des années en raison de la vue sur Paris nécessite bientôt la construction d’une église. L’autorisation est obtenue en 1551. Le nom de Notre-Dame de Bonne Nouvelle ne fut donné que 12 ans plus tard. Mais l’arrivée des troupes d’Henri IV assiégeant Paris lors de la Ligue en 1590 obligea à déloger les habitant que ne revinrent qu’au siècle suivant, après avoir laissé leur église à l’abandon. Une seconde est donc construite pour la remplacer. La première pierre du chœur est posée par Anne d’Autriche en 1628.

Vendue en 1791 comme bien national à des particuliers, le curé ayant refusé de prêter serment à la constitution, 10 ans de Révolution, auront raison, faute d’entretien, de la solidité l’édifice. Racheté par la Ville de Paris en 1803, il est démoli en 1823 et une nouvelle fois remplacé par un ensemble dont la construction fut confiée à l’architecte Etienne–Hyppolite Gaude à qui l’on doit plusieurs églises parisiennes, Saint-Pierre de Chaillot, Saint-Denys du Saint-Sacrement et Saint-Pierre du Gros Caillou. Bâtie sur pilotis, selon un plan basilical, sa façade comporte un péristyle avec 4 colonnes. Les chapelles intérieures, en raison de l’étroitesse du terrain, sont peu profondes. Le baptistère plus tardif est accessible par des marches pour l’immersion.

A l’intérieur des colonnes, des statues et des peintures ponctuent le décor. Le chœur est orné de « L’Annonciation » de Giovanni Lanfranco (1623), d’une « Vierge entourée de saints » du florentin Lodovico Cardi dit il Cigoli (1601), de 2 œuvres de Philippe de Champaigne « La Bienheureuse Isabelle de France » et « Isabelle de France présentant à la Vierge le modèle de l’abbaye de Longchamp ». Une très belle « Adoration des bergers » exécutée par Jacques de Létin attire l’œil.

L’église a été décorée par Alexandre-Denis Abel. « L’Assomption » d’un des bas-côtés est attribuée au pinceau du célèbre Georges Lallemant qui a réalisé des décors muraux de l’église Saint-Nicolas des Champs. La peinture « Anne d’Autriche et Henriette de France » est de Mignard, celle du « Lavement des pieds » est de Claude Vignon. C’est Auguste Hesse qui a réalisé les décors de la chapelle de la Vierge qui est la plus grande de l’église. L’iconographie de lavoûte est signée Félix Villé et date du début du XXe siècle. L’église n’a été classée qu’en mars 1983.

L’orgue datant du XIXe siècle a été construit par le facteur John Abbey à qui la France doit de beaux instruments.

 

Sources : Paris.fr et documents divers

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