La piétonisation de Paris Centre ne peut être décidée sans concertation avec les habitants

Dans une interview qui lui était consacrée dans la Parisien du 07 août, le Maire du nouvel arrondissement du centre de Paris a fait part de ses premières orientations concernant la politique qu’il entend mener sur les 4 arrondissements. Parmi celles-ci, l’une d’entre elles a retenu toute notre attention,  le « chantier prioritaire » d’Ariel Weil à savoir  l’extension des zones de piétonisation.

Voici sa déclaration à ce sujet :

 » Quel est votre chantier prioritaire ?  La piétonisation, sachant que bus, taxis, véhicules de la propreté, sapeurs pompiers, artisans, livreurs, riverains munis de la carte de résident pourront continuer à circuler. Nous allons refaire le plan de circulation pour supprimer le trafic de transit. Paris Centre n’et pas un raccourci ! Je veux continuer à rééquilibrer l’espace public au profit des piétons dans un secteur où 80% des habitants n’ont pas de voiture. Ici 60% des déplacements se font à pied alors que l’automobile occupe 50% de la voierie. Notre projet n’est pas de supprimer la voiture  mais il faut réduire de façon drastique la place de la bagnole. « 

Le Maire indique par ailleurs que la décision prise quant à la piétonisation de la Rue de Rivoli ne sera pas remise en cause.

Rééquilibrer l’espace public au profit des piétons, dont acte et nous en prenons bonne note, mais comment ce sujet va t’il être traité ? Avec ou sans les habitants concernés et les associations qui les représentent ?  La manière dont il a été décidé d’interdire la Rue de Rivoli aux automobiles, comme pour d’autres voies d’ailleurs, est loin d’être démocratique et consensuelle. La question de la carte de résident est très importante pour les habitants disposant d’un véhicule, sera t-elle assortie de restrictions, comment sera t’elle gérée ? Sera-t-elle payante ?  Quels contrôles seront mis en place ? Quelles mesures seront prises parallèlement pour les motos, les trottinettes, les bicyclettes  et autres engins de locomotion qui empoisonnent la vie des piétons et les rend anxiogènes à l’idée de risquer d’être renversés chaque fois qu’ils se déplacent. Quid aussi de la combinaison des terrasses étendues et de la piétonnisation grandissante qui va favoriser le cocktail explosif que constitue le bruit, notamment nocturne, pour les riverains qui n’en peuvent déjà plus depuis le déconfinement. Sans oublier une autre conséquence, la malpropreté des rues qui sans mesure ad hoc va s’accroître sensiblement.

Pour ce qui est du trafic, Paris Centre avec ses rues  étroites ne constitue pas particulièrement un raccourci comme l’indique  Ariel Weil, sauf à dire que tout Paris est un raccourci. Est-il possible en effet de faire abstraction de la métropole et des départements limitrophes qui ne sont en réalité que des « frontières administratives » et de ne raisonner que Paris intramuros quand on sait que toute l’activité de l’Ile de France s’imbrique avec celle de la capitale. Il y a fort à parier que le trafic qui ne pourra plus se faire dans Paris Centre se déplacera dans d’autres arrondissements, la fermeture des voies  sur berges l’a démontré .

La réduction de la pollution ne doit pas créer d’autres sources de pollutions (bruit, malproprété, déport du trafic automobile) et encore moins servir de prétexte comme l’a démontré la mairie en profitant du déconfinement pour imposer  unilatéralement, à la hussarde, des décisions lourdes de conséquences… De grâce donc, n’oublions pas les principaux intéressés à ce sujet – les riverains – ils doivent impérativement être consultés. Nous comptons sur Ariel Weil pour agir en conséquence selon les règles de bon sens.

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