La restauration des églises parisiennes mérite davantage de moyens

Nous avons à plusieurs reprises évoqué le sujet du mauvais entretien des édifices religieux de la Ville de Paris, bâtiments souvent abîmés par le temps et dont la problématique s‘est retrouvée au premier plan à la suite du drame qui a frappé Notre-Dame.

Qu’il s’agisse des Parisiens, des commentateurs ou de touristes, les termes qui reviennent le plus à ce propos sont « état d’urgence », « risque de fermeture » et « danger ». Selon certains spécialistes, « 75 petites Notre-Dame » sont en grande souffrance.   Le groupe Les Républicains et Indépendants au Conseil de Paris s’est saisi de ce dossier et a fait savoir qu’il allait déposer une proposition de délibération sur la mise en œuvre d’un « plan de sauvetage des églises parisiennes » évalué à 200 M€ pour les 11 églises en état d’urgence absolue, la mairie a retenu déjà 3 édifices dans son plan de restauration qui a été fixé à 80 millions € sur toute la mandature actuelle. Rappelons à ce titre combien les travaux de restauration de l’église Saint-Merri avaient été rapidement engagés lorsque le World Monument Fund (une institution américaine) l’avait placée en 2013, avec toute la publicité nécessaire, sur la liste des bâtiments en péril ! 

Finalement la mairie qui a annoncé 50 M€ pour Notre–Dame va engager pour les églises 42 millions € supplémentaires qui seront inscrits au budget 2019 et soumis au vote du conseil en juillet. La mairie défend son bilan sur ce plan et a indiqué qu’à la fin de la mandature, ce sont 140 millions € qui seront engagés et déborderont sur la mandature suivante … Mais est-ce suffisant, même si les sommes annoncées sont plus élevées que celles des mandatures précédentes ?  L’urgence n’est plus dans les batailles de mots ou de chiffres mais dans la sauvegarde de ce patrimoine cultuel immense formé de 96 édifices abritant 40 000 œuvres et 126 orgues !  Et puis que sont ces montants en regard des subventions faramineuses accordées annuellement à de multiples associations qui ne devraient logiquement pas en bénéficier.

Si dans le centre de Paris 8 M€ sont consacrés à la restauration de l’église Saint-Louis en l’Isle, si la cathédrale arménienne Sainte-Croix  de la rue du Perche vient de retrouver tout son lustre  après 14 mois de travaux financés en grande partie par un mécène  anonyme,  qu’en est-il par exemple de l’église Saint-Nicolas des Champs devenue une enclave bien triste dans son quartier avec de surcroît un orgue Clicquot exceptionnel en trop mauvais état pour être jouable ? Qu’en est-il aussi de l’église des Billettes avec ses filets tendus depuis des années afin de contenir les chutes de pierres qui se délitent ?

Il faut vraiment tout faire pour sauver notre splendide patrimoine religieux.   

 

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