La rue des colonnes, un rare exemple de construction datant de la Révolution

Rare exemple de construction réalisée durant la Révolution, la rue des Colonnes située dans le 2e arrondissement, entre la Bourse et l’Opéra, annonce les galeries couvertes à l’instar de ce qui avait été imaginé beaucoup plus tôt place de Vosges avec ses galeries à arcades et un peu avant la Révolution (en 1784) par Philippe Egalité lorsqu’il a fait aménager les jardins du Palais Royal.

La rue des Colonnes a été créée en 1794-1795 à la suite de l’achat par des investisseurs au Domaine public en 1792 de l’hôtel de Chaspon de Verneuil et des terrains attenants. Le but était de réaliser une juteuse opération immobilière en lotissant cette surface à la suite de la construction du théâtre Feydeau en 1791 de manière à permettre aux spectateurs de rejoindre le théâtre par une galerie sans être incommodé par la pluie, tout en profitant des boutiques.

L’architecte retenu est Nicolas Vestier (1765-1816) qui a l’origine prévoit des arcades et 36 colonnes. Il débute le chantier mais ne peut le terminer de fait des événements liés à la Révolution. Nous sommes en 1794 et seules 8 maisons sont construites. C’est un autre architecte, Joseph Bénard (1764-1824) qui achèvera le projet.

La voie privée de 7 m de large passant au milieu des arcades n’a volontairement pas été couverte. Elle était fermée par des grilles de 23h00 à 05h00 qui furent supprimées en 1797 lorsque la voie est devenue une rue. Rue qui mesurait 90 m de long au départ et qui fut amputée par 2 fois, soit 36 m, notamment lors du percement de la rue de la Bourse.

Les colonnes imaginées par Vestier sont doriques sans base avec des palmettes (inspirées de l’architecture étrusque), les façades montrent un aspect très strict, sans autre motif de décoration sinon les garde-corps en pierre des fenêtres du 1er étage. Plusieurs immeubles des rues Caumartin, de la Chaussée d‘Antin et du boulevard Poissonnière sont l’œuvre de Vestier.

Pour certains Vestier se serait inspiré du fond du décor du tableau de David, le serment des Horaces. De même Percier et Fontaine auraient pris pour modèle cet réalisation pour construire la rue de Rivoli.

 

Sources : Félix Lazare – Dictionnaire administratif et historique des rues des Paris et de ses Monuments.

Franck Beaumont – eVous

Jacques Hillairet : Dictionnaire historique des rues de Paris

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