L’aide à la culture ne doit pas déboucher sur la fête permanente

La mairie de Paris par la voix de Christophe Girard, adjoint à la culture, vient d’annoncer le déblocage d’une dotation exceptionnelle de 15 millions d’euros en faveur de la culture. Comme dans tous les autres secteurs, qu’il s’agisse des théâtres, des orchestres et salles de concerts, des cinémas, des musées…tous ont souffert. Or tous ne sont pas publics et pour les établissements privés s’il n’y a pas de représentation ou de visite, de surcroît pendant 1/4 d’année, les comptes accusent un lourd déficit qui n’est pas toujours amoindri par le versement de subventions qui restent aléatoires. Une enveloppe de 1,5 million d’euros leur sera dédiée. Il faut considérer que tous les exploitants, artistes, machinistes, techniciens, personnels d’entretien, tous ceux qui œuvrent à la bonne marche de cette activité sont touchés au même titre que des entreprises dans l’industrie ou le secteur tertiaire par exemple. Les spectacles en préparation en sus des spectacles qui étaient en cours au moment où démarrait le confinement pâtissent également de la situation. Il est donc logique que la mairie, au moins selon le principe d’équité, fasse un geste pour ce secteur et non pas uniquement pour les bars et restaurants largement favorisés par les décisions dont nous avons récemment dénoncé les excès, notamment l’extension de terrasses sur le domaine public.

Reste le sujet d’importance dans cette aide à la culture, de ne pas transformer Paris en immenses champs de fête pour compenser la non activité actuelle au travers de la seconde annonce faite à cette occasion, qui est celle d’un « mois d’août de la culture ». En effet, parmi les déclarations de la mairie, figure l’appel à projet « pour mobiliser musiciens, acteurs, danseurs, acrobates, échassier et autres artistes. » une subvention de 400 000€ est prévue pour cela. La pandémie et les difficultés liées ajoutées au fait que pas mal de Parisiens seront partis en vacances ne doivent pas servir de prétexte pour permettre tous les excès. Des concerts sous les kiosques dans les parcs et jardins publics , des animations dans les EPADH oui, mais des concerts sauvages par exemple qui seraient tolérés tard dans la nuit, là nous ne sommes plus d’accord car nous savons très bien hélas quelles nuisances cela apporte, du bruit insoutenable à la malpropreté et les excès de l’alcoolisation sans oublier l’insécurité et les dangers liés à la situation pandémique toujours présente !

Une nouvelle fois nous conseillons vivement la mairie d’associer les habitants à cet appel à projet dans une volonté consensuelle et tout simplement démocratique. Ce qui hélas manque dans les décisions arrêtées jusqu’ici. Le climat électoral dans lequel nous sommes devrait fortement inciter les élus à prendre cette voie même si elle ne leur est pas habituelle.

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