Le budget participatif en question, l’édition 2019 est lancée

Le lancement de la nouvelle et 6ème « campagne » du budget participatif (ouverte jusqu’au 06 février), donne lieu à des déclarations de satisfecit de la part de la mairie de Paris à l’initiative de cette opération. Les chiffres parleraient, est-il avancé, d’eux-mêmes, 10% de Parisiens votent sur les projets, 1 300 réalisations ont déjà été effectuées (murs végétalisés, bancs, aires de jeux, aménagements sportifs, bagageries, jardin partagés, rues piétonnières…) pour 12 000 idées déposées et 500 M€ d’investissements cumulés attribués.

Si ce genre d’initiative est « mieux que rien » selon l’adage, elle n’en demeure pas moins petit bras malgré toute la publicité qui l’entoure et les avis de nombre de Parisiens ne sont pas laudatifs.

Le budget ne représente au final que 5% du budget d’investissements de la commune, ce qui est faible ! Le nombre de « votants » est faussée car une même personne peut voter plusieurs fois pour le même ou les mêmes projets. Les résultats des votes, en ces temps de contestation, mériteraient davantage de transparence. 2 000 projets proposés en moyenne par an rapportés aux 2 200 000 habitants de Paris correspondent seulement à 1 projet pour 1 100 habitants. Quant au montant moyen alloué par projet, il est très bas, à peine 41 000 €, ce qui confine au saupoudrage des deniers des parisiens.

Les projets qui n’aboutissent pas créent des frustrations chez les recalés. Frustrations d’autant plus grandes que plusieurs arrondissements sont classés   « populaires » et bénéficient de ce fait de davantage de dotations.  Les habitants des autres arrondissements, que nous pouvons appeler par opposition « non populaires », tels ceux du centre, ne comprennent pas ce distinguo. . .  Enfin, bien qu’acceptés d’autres projets sont retoqués ensuite par les services techniques de la mairie, ou alors ils restent en attente et se perdent dans les limbes de l’administration communale. L’insatisfaction est dans ce cas encore plus pénible à supporter.

Dernier point, le temps passé par les équipes de la mairie à  examiner tous ces dossiers dont beaucoup ne verront jamais le jour, doit être considérable donc coûteux ?

Est-il enfin logique que des habitants se sentent obligés de passer par ce système pour demander des moyens supplémentaires afin d’assurer par exemple la propreté de leur rue, palliant ainsi une tâche pourtant dévolue à la mairie, une situation anachronique voire inadmissible

Nous pensons qu’il serait préférable et davantage efficace de lancer chaque année pour chaque arrondissement un projet « d’ampleur »  élaboré par les habitants  aidés par des techniciens de la ville. L’éparpillement serait ainsi évité et donnerait une véritable vision d’une co construction équitable et utile au plus grand nombre.

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