L’endettement de la ville de Paris interpelle

La fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) vient de pointer récemment les dépenses très élevées de la ville de Paris. Celles de 2018 atteignent 9,4 milliards d’€ dont 7,8 milliards pour les seules dépenses de fonctionnement! En 20 ans à peine, le nombre d’employés est ainsi passé de 40 300 à 52 000 (soit un tiers en plus).  Paris compte donc un agent pour 43 habitants contre 107 à Londres ! L’iFRAP parle de « suradministration» de la capitale. Cette étude de 200 pages reprise par la presse insiste sur la dette de la ville qui augmente sans cesse au fil des années, atteint 5,7 milliards € soit 2835 € par habitant (au lieu de 507 et de 1 636 € en 2011 et 2013).

L’iFRAP souligne aussi que l’organisation de la région parisienne crée une « inadéquation entre les besoins réels des parisiens et leur situation actuelle » qu’il s’agisse des transports ou du logement et lance l’idée de la création d’une super métropole, comme il en existe dans d’autres capitales européennes. Cela aurait l’avantage de régler les questions de compétences entre les différentes administrations,  mais un tel remodelage ferait que la mairie de Paris, toujours selon cette étude, n’aurait plus sa raison d’être?

Faut-il aller jusque là ? Peut-être est-ce une solution qui permettrait de diminuer les dépenses et la dette, mais les Parisiens sont-ils préparés à une telle évolution ? Sans doute que non…

En attendant,  ces travaux de l’iFRAP nous  éclairent sur la situation présente et incitent à  réfléchir sur l’organisation future de la région Île de France qui contraste il est vrai avec ses consœurs européennes…

A l’approche des élections, la question de l’endettement de Paris ne peut pas être éludée. Elle interpelle car apparaissent en filigrane le sujet de l’accroissement possible des impôts locaux et des taxes, (certaines ayant déjà bien grimpé), l’éventuelle limitation des capacités d’emprunt et donc d’investissement de la ville dans le contexte des prochains Jeux Olympiques, de l’entretien d’un patrimoine considérable et de besoins en logements intermédiaires pour ne citer que quelques priorités. Faut-il enfin continuer aussi à accroître les effectifs de la ville quand nombre de communes ont préféré les  bloquer à leur niveau actuel ou mieux encore à les réduire?

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