Les ruches miraculées de Notre-Dame

Qui pouvait imaginer que les ruches installées sur le toit de la sacristie de Notre-Dame seraient sorties indemnes de l’incendie du 15 avril 2019 qui a failli détruire l’édifice ? Même le plomb qui a pollué tout le secteur s’est révélé sans effet sur le miel produit, les analyses n’ont rien révélé car il retient très peu les polluants.

Plus que jamais ces abeilles font l’objet de soins attentifs. Les apiculteurs à leur chevet doivent cependant respecter les règles sanitaires imposées par les travaux et le plomb. L’exploitation des ruches est réalisée par l’entreprise Beeopic fondée il y a 15 ans par Nicolas Géant, à l’origine du développement de l‘apiculture urbaine et à qui l’on doit l’installation en 2009 des premières ruches sur les toits de l’Opéra Garnier. Opération qui a fait florès puisqu’aujourdhui, ce type de ruches occupe aussi bien des immeubles des Champs Elysées que le toit du siège du Crédit Municipal rue des Francs Bourgeois, les Invalides ou celui du Grand Palais et bien d’autres, le nombre de ruches estimé à Paris avoisine 2 000.

Des études récentes ont montré que la mortalité inquiétante des abeilles était 4 fois moindre dans les villes que dans les campagnes où la présence des pesticides est plus forte. Les spécialistes affirment que l’engouement pour les ruchers dans les villes participe à la survie de l’apiculture. La diversité des fleurs permet aux abeilles de trouver de la nourriture tout au long de la période pendant laquelle elles butinent. La chaleur plus élevée les aident à passer plus facilement la dureté de l’hiver.

Il existe cependant une limite au développement des ruches urbaines, la nourriture, c’est-à-dire les fleurs dans les espaces verts, les arbres et les plantes dont se nourrissent aussi d’autres polinisateurs. A Paris on compte 19 ruches par km2 contre 10 à Londres… Alors y a t’il trop de ruches dans la capitale ? Oui semble-t-il pour certains spécialistes pour qui les abeilles domestiques en trop grand nombre contrarieraient l’activité des abeilles sauvages (1 000 espèces d’abeilles ont été recensées en France). Une des solutions est donc de devoir davantage planter dans les villes et leur périphérie, laisser davantage de friches urbaines à la disposition des insectes et de la petite faune et bien entendu arrêter l’usage de tous pesticides, engrais et autres désherbants.

Quant aux ruches de Notre Dame nous souhaitons qu’ils perdurent encore longtemps car elles perpétuent la tradition des moines et les prêtres qui autrefois étaient souvent des apiculteurs à qui l’on doit l’évolution des techniques apicoles.

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