Les théâtres du deuxième arrondissement

Le deuxième arrondissement s’enorgueillit de concentrer en son sein des théâtres de boulevard dont les noms raisonnent à nos oreilles tant ils sont connus. Le premier  est celui des Bouffes Parisiens (4 rue Monsigny) où s’est installé durant 8 ans Offenbach, la salle fut démolie en 1863 et reconstruite, plus vaste, sur des plans de Théodore Ballu  pour laisser place à la comédie de boulevard où sont créées les premières pièces de Sacha Guitry. Des acteurs aussi célèbres qu’Edwige Feuillère, Jean Gabin, Arletty, Pierre Fresnay, Michel Simon et bien d’autres s’y produisirent. Sous la direction artistique de Jean Marais sont interprétées des pièces de Jean Cocteau et  de Bernard Shaw. Dirigé pendant 22 ans par Jean-Claude Brialy, les pièces classiques et modernes se succèdent, et la tradition se perpétue avec des créations. Tel est le cas de « Rabbit Hole » actuellement à l’affiche, une œuvre de David Lindsay-Abair qui traite du sujet de la disparition d’un enfant.

Le théâtre Daunou (voir photo) qui dispose de 450 places, situé dans la rue éponyme au n°7 est plus récent puisque son inauguration date de fin 1921. Aussi son style est-il art déco,  dû à l’architecte Auguste Bluysen (qui a réalisé de nombreux casinos, établissements thermaux et cinémas dans toute la France) et au décorateur Armand Rateau. Scène très en vogue dans les années 30, opérettes et comédies se succèdent. Un incendie survenu en 1971 a détruit le théâtre, il faudra 2 ans pour le reconstruire. Ont été révélés sur cette scène Denise Grey, Ropert Lamoureux et Louis de Funès notamment. L’objectif de la direction actuelle est toujours de faire rire en mêlant pièces classiques et modernes.  « Boeing Boeing », la célèbre comédie de boulevard jouée dans le monde entier est programmée en ce moment avec dans le rôle principal Franck Leboeuf, ancien footballeur international.

Au 7 de la rue Louis Legrand se trouve le théâtre de la Pépinière, un écrin intimiste. Dédié aux revues, la salle fut transformée en cinéma en 1935 et ne redeviendra théâtre qu’en 1942 sous le nom de théâtre de la Potinière  où furent interprétés de nombreux vaudevilles. La scène alterne le théâtre de recherche et le théâtre musical. C’est un lieu qui a révélé beaucoup d’acteurs grâce notamment à Jean-Laurent Cochet qui a joué plus de 300 rôles, à qui l’on doit 150 mises en scène de théâtre et dont les cours d’art dramatique donnés au sein même de ce théâtre sont très suivis. « Intramuros » est la pièce jouée actuellement sur une mise en scène d’Alexis Michalik.

Plus récent est le théâtre Mélo d’Amélie, 4 rue Marie Stuart dans la quartier Montorgueil.  Il remplace le théâtre Marie Stuart depuis 1994. Passage obligé pour les jeunes acteurs, auteurs créateurs et metteurs en scène, le Melo est « un incubateur de succès ». L’équipe du Melo s’implique aussi dans d’autres salles. C’est à elle que l’on doit le succès de la pièce « Comment devenir une mère juive en 10 leçons. »  Présentement la comédie  « J’en ai plein le couple » d’Annabelle Nakache et Rudy Mayoute qui est  produite est saluée par la critique.

Le théâtre de la Michodière au 4 bis de la rue du même nom, est dû au même architecte que celui du théâtre Daunou,  Auguste Bluysen mais les décors sont l’œuvre de Ruhlmann. Sa capacité de 800 personnes (700 aujourd’hui) au moment de son inauguration en 1925 en faisait un des plus grands théâtres de boulevard où se sont produits des acteurs de légende comme Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, François Périer… Dans cette salle fut interprété « Le canard à l’orange » devenu un classique. Depuis 2014 le théâtre est la propriété de   l’entreprise « Vente privée ». La pièce qui tient l’affiche est titrée « La revanche du capitaine Crochet », une comédie musicale tirée du film de Steven Spielberg.

Créé sous Napoléon Ier en 1806 grâce à Mademoiselle de Montansier, le théâtre des Variétés, 7 boulevard Montmartre, construit sur des plans de Jacques Cellerier et Jean-Antoine Alavoine, fut inauguré ne 1807 non loin du Passage des Panoramas. Cette salle de boulevard toujours très fréquentée a connu un succès régulier, des opéras bouffes d’Offenbach ou des pièces de Marcel Pagnol y furent créées. La façade a été classée monument historique en 1937 et en 1975 après 3 mois d’un spectacle où se produisit Jacques Martin, des travaux d’ampleur sont menés car le théâtre est en très mauvais état et n’est plus aux normes. Acquis en 1991 par Jean-Paul Belmondo qui le revendit en 2004, les spectacles se côtoient, aussi bien des créations, des chansons, des pièces de théâtre que des comédies musicales.   Soulignons les 700 représentations du « Diner de cons » avec Jacques Villeret et Claude Brasseur et Michel Rous qui attira plus de 600 000 spectateurs ! Une comédie musicale très réussie « Le livre de la jungle » attire en ce moment des spectateurs de tous âges.

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