Nous avons récemment abordé à nouveau la question du sur tourisme dont la presse se fait écho et rapporté le constat des professionnels, si la France est la première destination au monde en nombre de touristes, elle st loin d’avoir la même place quant aux recettes touristiques générées. Malgré ses 100 millions de visiteurs annoncés pour 2030 (+5% par an), notre pays avec 71 milliards d’€ de recettes en 2024, se classe derrière les États-Unis (200 milliards d’€), l’Espagne (près de 100 milliards d’€) et le Royaume-Uni. À quoi bon courir après le nombre et ses désagréments si ce n’est pas pour en tirer le profit suffisant ?
Lors d’une intervention remarquée le premier ministre a déclaré qu’il souhaitait des touristes plus dépensiers et restant plus longtemps dans notre pays. Il ambitionne 30 milliards d’€ de rentrées supplémentaires dont le pays a, il est vrai, bien besoin, les caisses de l’Etat étant exsangues.
Mais comment s’y prendre ? François Bayrou estime que l’on doit actionner deux leviers en visant les touristes ayant le pouvoir d’achat le plus haut et en améliorant l’offre. Tout en jouant sur le levier du tourisme durable dont il souhaite la première place pour notre pays. Une notion vaste qui mérite d’être déclinée bien que soit cité aussi l’ innovation numérique
Rappelant quelques données à propos du secteur du tourisme (8% du produit intérieur brut, 2 millions d’emplois et 15,8 milliards d’€ d’excédent commercial), le premier ministre a indiqué » Nous devons assurer la durabilité de notre modèle touristique, non seulement en accélérant sa décarbonation, mais aussi en régulant les flux de visiteurs « .
Après la mairie de Paris (voir notre article du 27 juillet dernier) c’est maintenant une des plus hautes autorités de l’Etat qui évoquent le sujet du sur tourisme. En ce qui nous concerne nous en parlons depuis plusieurs années déjà! Lors du comité interministériel qu’il présidait le 24 juillet, François Bayrou a rappelé qu’après les Jeux olympiques de l’an passé qui avaient braqué les projecteurs sur notre pays, 2025 sera un bon cru touristique avec le retour des Américains des Asiatiques et des touristes du Moyen-Orient sans oublier toutes les conséquences négatives qu’ils ne faut pas éluder pour les habitants proches des monuments, des sites et des villes les plus visités. Paris étant particulièrement concerné.
La compétitivité du tourisme est donc visée. Rappelons que Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères avait mandaté des professionnels afin d’élaborer un rapport dans la perspective de développer le tourisme nocturne! Cela sans inclure dans les groupes de travail des habitants ou leurs représentants.
Il ressort actuellement que la mise en œuvre d’une politique nationale du tourisme souhaitée par les pouvoirs publics devrait se traduire par la modernisation des outils de la politique publique du tourisme, la capitalisation des JO en renforçant la politique d’attractivité et d’influence, l’appel à de nouveaux investissements, la diversification de l’offre par la structuration de nouvelles filières (le tourisme d’affaires à la peine aujourd’hui mais aussi sportif, l’œnotourisme, l’agritourisme qui commence à se développer…) tout en accélérant « la transition environnementale, inclusive et numérique« . Atout France (*) sera le fer de lance qui accompagnera cette évolution. Les mesures engagées porteront sur la modification du droit du tourisme jugé trop lourd, le renforcement des actions de promotion à destination des touristes des pays les plus aisés, la facilitation de l’obtention des visas de groupe (afin de favoriser le retour des touristes chinois), la simplification des embauches ainsi que des normes du secteur de l’hôtellerie…
Au final nos gouvernants fixe comme objectif que nombre de touristes ne fassent pas que traverser la France pour se rendre dans les pays touristiques voisins mais restent davantage dans l’hexagone… afin d’y dépenser plus.
(*) Atout France est l’agence de développement touristique de la France, un groupement d’intérêt économique, opérateur de l’Etat français en matière de tourisme
Sources :divers articles de presse dont Le Figaro du 25 juillet 2025.