Les 100 panneaux sculptés de l’église Sainte-Elisabeth de Hongrie

L’église Saint-Elisabeth de Hongrie, ancienne chapelle du monastère des religieuses du Tiers-Ordre de Saint-François devenue entrepôt à fourrage durant la Révolution, est située 195 rue du Temple dans l’ex 3ème arrondissement. Elle est devenue église paroissiale en 1802. Elle  abrite, tout comme sa voisine de la rue Saint-Martin, l’église Saint-Nicolas des Champs, de nombreuses œuvres d’art plus récentes que sa consœur et non moins intéressantes, qu’il s’agisse de peintures, de sculptures, de sa coupole, des fonts baptismaux et des vitraux.

Parmi celles-ci, figure un ensemble exceptionnel de 100 panneaux de bois sculptés datant du XVIIe siècle a été installé dans le déambulatoire du XIXe siècle. Ce dernier a été réalisé par l’architecte Etienne-Hyppolite Godde (1781-1869) en même temps qu’une petite chapelle axiale dédiée à la Vierge, détruite en 1858 lors du percement de la rue Turbigo.

Ces magnifiques panneaux de chêne datent de 1623. Ils proviennent de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras  où  ils décoraient les stalles des chanoines. Ils représentent des scènes de l’ancien et du nouveau Testament et portent la marque de la réforme issue du concile de Trente. Déposés au XVIIIe siècle puis oubliés, ces sculptures réapparaissent au XIXe siècle. C’est l’architecte Victor Baltard lui-même qui a été chargé en 1845 de superviser l’installation de ces boiseries à n’en pas douter de facture flamande. Elles ont été acquises par le curé d’alors, Éloi Jousselin qui fit aussi l’acquisition de la chaire et permis l’installation en 1853 du grand orgue (36 jeux et 3 claviers) de facture romantique de Louis Suret classé monument historique.

Notons que « ces panneaux sont surmontés de quatre grandes fresques en demi-cintre datant du XIXe siècle. L’une illustre le Jugement dernier; les trois autres se veulent allégoriques. On y voit Les Béatitudes, Les Sept sacrements et Les Sept œuvres de Miséricorde ». elles sont signées de l’artiste Jean-Louis Bézard (1799-1881), grand prix de Rome, peintre de sujets religieux et d’histoire (plusieurs de ses œuvres sont réunies au musé d’histoire de France du château de Versailles).

Parmi les scènes sculptées représentées sur les boiseries du déambulatoire, signalons plus particulièrement « le massacre des Saints innocents », « la consécration du grand prêtre », « Daniel dans la fosse aux lions », « le jugement dernier »,  » Moïse reçoit les tables de la loi » ou « le triomphe de Joseph » (photo illustrant l’article).

Rappelons que l’église Saint-Elisabeth de Hongrie a été classée monument historique en 1937. Elle est depuis 1938 l’église conventuelle des chevaliers de l’ordre de Malte

A voir.

Sources : Wikipédia,  Paris Patrimoine-Histoire, dictionnaire historique des rues de Paris par Jacques Hillairet

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