Les soldes d’été se terminent. Les commerçants sont moroses. En effet tous sont unanimes et les chambres de commerce dont la plus importante, celle de Paris, comme la Confédération des commerçants de France (CDF) confirment que la baisse oscille, selon les secteurs, entre 7 et 30%. Des propos rapportés par les médias, il apparait que le montant du panier moyen des Franciliens serait seulement de 52 % de celui enregistré l’an passé.
Nombre de commentateurs estiment que les élections législatives auraient éclipsé les soldes. Il est vrai que lors d’élections l’activité connaît généralement un certain ralentissement. Attentisme, prudence, inquiétude et inconnu conduisent les consommateurs à reporter leurs achats. Il ne faut pas oublier la météo particulièrement maussade en cette période de l’année. Mais la raison principale tient au contexte économique qui n’est pas bon, loin s’en faut. Une croissance en berne conséquence des mesures mises en place pour combattre la progression de l’inflation. Inflation qui a provoqué la hausse des prix qui n’est pas neutre dans la décision d’achat. Ajoutons les dépôts de bilan et mises en liquidation qui sont repartis fortement à la hausse après la fin des prêts garantis par l’Etat accordés durant la pandémie de la Covid et que des bénéficiaires ne peuvent pas rembourser. Une kyrielle d’enseignes connues de prêt à porter ont d’ailleurs mis la clé sous la porte.
Cela étant constaté au plan national, le commerce parisien subit quant à lui les conséquences des mesures liées aux jeux olympiques qui restreignent la circulation. Beaucoup d’acheteurs potentiels ont évité la capitale qui semble aussi attendre les touristes dont on annonçait qu’ils seraient légion. Dans ces conditions, est-ce que le système des soldes tel qu’il existe doit être maintenu ? Les ventes en ligne notamment les sites de ventes à prix cassé, les promotions, les solderies, les ventes privées, le « black friday », les boutiques de vente de seconde main plaident pour la mise en œuvre d’une évolution. Ne négligeons pas non plus dans cette analyse l’arrivée de l’ultra fast fashion (vente à prix cassé de vêtements inondant le marché comme le font Shein qui sort 7 200 nouveaux modèles de vêtement chaque jour) qui rebat les cartes.
C’est d’ailleurs l’ensemble du commerce de détail qui doit incontestablement se réinventer, en particulier dans les métropoles. Paris n’y échappe pas y compris pour son modèle des grands magasins.