La réhabilitation des 31-35 Pastourelle et 106-110 rue du Temple en bonne voie

Les 3 500 mètres carrés que constitue l’ensemble immobilier du 31-35 rue Pastourelle avec un retour sur la rue du Temple sont la propriété d’un fonds du gestionnaire d’actifs allemand DWS Group qui gère 941 milliards d’euros d’actifs. D’après les journaux spécialisés la transaction pour l’acquisition de cet ensemble aurait été de 63,1 millions  d’€ (soit 18 K€ le m2). Nombre d’institutionnels étaient sur cette affaire.

La rénovation qui se termine avec sa jolie et sobre façade a été évaluée à 17, 5 millions d’€. La livraison de cet immeuble de bureaux est prévue prochainement. Il a obtenu de nombreuses certifications, bénéficiera de services intégrés et d’un toit végétalisé. « En raison de la nature du projet et de la rareté de l’offre dans le Marais, le loyer attendu pour cet actif neuf restructuré oscille entre 850 et 900 €/m2/an » selon des responsables de DWS.

La commission du Vieux Paris dans sa cession du 04 mars 2021 rappelait à propos de cette opération et de celle que nous décrirons ensuite au 106-110 rue du Temple (ex 3e) qu’ « Au début du XXe siècle le quartier Sainte-Avoie, dans le  Marais, accueille le premier central téléphonique interurbain de Paris au 61, rue des Archives. L’immeuble conçu par l’architecte Charles Blondel se prolonge dans le cœur de la parcelle, du côté de la rue du Temple et doit rapidement être pourvu d’extensions, en réponse aux développements de la téléphonie dans les années 1920. Petit à petit, le quadrilatère formé par la rue des Archives, la rue Pastourelle, la rue du Temple et la rue des Haudriettes devient un îlot emblématique des « PTT », comprenant des centraux téléphoniques, bureaux, guichets de poste, etc. Il témoigne de l’histoire de l’architecture des télécommunications, offrant un riche échantillon de styles et de signatures attachés à l’administration des postes et téléphones. »

Ce bâtiment (façade et terrasse) protégé au titre des monuments historiques (1999) « résulte d’une opération d’envergure menée entre les années 1950 et 1970, qui remodèle entièrement la partie nord de l’îlot accueillant le central interurbain des télécoms. Réalisé en 1965 par Marguerite Moinault, architecte de l’administration des PTT, il est le deuxième d’une série de quatre bâtiments dits « Pastourelle ». Fonctionnant dans un ensemble dont les distributions rayonnaient depuis le cœur d’îlot, l’immeuble « Pastourelle II » ne comporte pas d’accès sur rue. Sa façade, très sobre, à la trame simple et plaquée de pierre, masque une structure poteaux-poutres en béton, et témoigne d’une posture caractéristique des architectes intervenant dans le Marais dans les années qui suivent l’adoption du PSMV. Elle contraste ainsi avec le bâtiment « Pastourelle I », situé à l’angle de la rue des Archives, réalisé quelques années plus tôt par Alexandre Persitz. »

Parallèlement donc à cette première rénovation se déroule celle du 106-110, rue du Temple visant à en faire un immeuble de bureaux. Toujours selon la même séance de la Commission du Vieux Paris ce bâtiment est protégé partiellement (façade et terrasse rue du Temple) au titre des Monuments historiques. Il s’agit de « l’ancien central téléphonique…Temple…réalisé en 1920-1925 pour compléter un premier central bâti dès 1907. Les Postes et Télégraphes firent appel à l’architecte François Le Cœur qui travaillait pour leur administration. On lui doit notamment quelques années plus tôt le central de la rue Bergère. Rue du Temple, il n’emploie plus le ciment armé, appliqué aux côtés d’Anatole de Baudot, mais le béton armé, dont il exploite toutes les qualités structurelles et plastiques. L’élévation sur rue présente trois travées cintrées, ornées d’une grande variété de décors de béton matricé, projeté, lissé. Cet aspect décoratif est renforcé par la grande porte d’entrée réalisée par l’artiste ferronnier Szabo. À l’intérieur règne en revanche un strict fonctionnalisme bien que les élévations sur la cour délimitées par deux ailes perpendiculaires soient animées par un subtil jeu de plans verticaux, à l’origine accentué par un enduit béton alternant un aspect rugueux et lisse. Les cloisonnements et aménagements progressivement mis en place ont été déposés, permettant de révéler la structure en béton de ces grands volumes qui avaient été initialement conçus comme des salles des machines. En 1947, Guillaume Tronchet, également architecte des PTT, réalise le central « Dabout » sur la parcelle voisine, au n° 110. Conçu comme une extension, il ne bénéficiait pas d’accès propre et était desservi par l’escalier du n° 106, actuellement encore en place. Des circulations verticales ont été plus tard ajoutées ainsi que des percements vers le bâtiment de la rue des Archives. Il se compose de deux corps situés de part et d’autre d’une cour centrale et adopte le même principe constructif que son voisin, permettant la réalisation de grands volumes libres à chaque niveau. La façade d’une travée unique reproduit, en les variant, les rythmes et proportions du n° 106 et joue sur les traitements du béton, avec un langage décoratif cependant beaucoup plus sobre. Orange ayant quitté ces locaux en 2019, le nouveau propriétaire, AREEF TEMPLE a confié à l’agence Franklin Azzi Architecture, la réhabilitation complète de l’ensemble pour le destiner à l’usage de bureaux.« 
Ces travaux dans les deux ensembles cités ont pour but de repositionner l’espace sur des standards élevés tout en créant des espaces d’accueil et des ouvertures (notamment rue Pastourelle) nécessitant de revoir la circulation, de rendre accessible aux usagers la toiture et les terrasses en s’inscrivant dans une démarche environnementale ambitieuse. Tout ceci est souhaitable et vient contrebalancer la concentration de logements sociaux. Mais il va falloir occuper tous ces bureaux… Certes le rentrage sur Paris de nombreuses entreprises est facilité par le moindre besoin de surfaces du fait du développement du télétravail et l’accroissement du nombre de start up. Ces immeubles rénovés après avoir semblé abandonnés contribuent à l’évolution du quartier qui s’est aussi enrichi de nouveaux hôtels et de nouveaux commerces ces dernières années.   

 

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