Les bals disparus de Paris Centre

Excepté 14 juillet où se perpétue souvent le bal des pompiers, on peut affirmer aujourd’hui que les bals dont l’origine remonte aux gallo-romains, remis au goût du jour par le Régent (des théâtres sont alors créés pour la danse qui se développe aussi dans les hôtels particuliers) et à la Révolution, ont perdu de leur attrait et ne sont plus de mode. Même si à Paris le « bal de débutantes », certains bals étudiants perdurent et si en province, on rencontre encore quelquefois des lieux où cette pratique a été perpétrée. En ce sens nous sommes loin des pays où le maintien des bals populaires apporte convivialité et sociabilité.

On relève dans notre arrondissement, et aussi dans d’autres quartiers, la présence autrefois de bals aujourd’hui disparus qui ont connu leur heure de gloire. Ainsi sur l’Ile de la Cité existait de 1818 à 1858 le Prado d’hiver « au-dessus des sombres passages du Prado et de Flore, disposées en croix et donnant respectivement sur la rue de la Barillerie (boulevard du Palais) et le quai Napoléon (anciennement quai aux Fleursquai de la Cité en 1816, quai de la Corse depuis 1929). La salle de bal occupait l’ancienne salle de spectacles du théâtre de la Cité. Fréquentée par des étudiants et des « grisettes affranchies ». L’établissement n’avait pas bonne réputation. La prolongation du boulevard Sébastopol et la construction du tribunal de commerce par Antoine-Nicolas Bailly de 1860 à 1865 ont entraîné sa démolition.

Quant à l’autre bal qui existait au 251, rue Saint-Honoré, le bal Valentino (voir la gravure du bal illustrant notre article), il fut d’abord occupé par un cirque (le Cirque olympique) puis par un bazar. Il a ouvert ses portes en 1834 et doit son nom au fait qu’il partageait au commencement la salle de concert Saint-Honoré avec le chef d’orchestre et violoniste Valentino (1785-1865). Le bal se tenait chaque soir à partir de 20h00. Durant la période du carnaval, un bal masqué y est donné le samedi. L’Etablissement se présentait comme «  le plus vaste, le plus luxueux, le plus confortable de la capitale. » Les locaux servaient aussi de salle de réunions et de banquets. Rattaché au bal Mabille qui se trouvait avenue Matignon, il ferma ses portes en 1890 après 50 ans d’existence. Ce type de distraction jusqu’alors prisée des Parisiens perdait à cette date son attrait.

Seuls les bals organisés dans les bars tenus par les Auvergnats appelés « bals à la musette » attiraient encore malgré la fermeture des salles de bal décidée par le préfet durant la  Première guerre mondiale. A la fin du conflit et jusqu’en 1940, ces salles se sont maintenues, on comptait alors à Paris 300 bals, plus des dancings et des guinguettes !  Après l’arrêt de ce loisir dû à la guerre, le bal retrouve une certaine vigueur… Dès la Libération jusqu’à la fin des années 50, certaines salles connaissent une fréquentation soutenue. Elles sont ensuite remplacées par les boums ou surprises-parties, les dancings, les night-clubs et les boîtes de nuit dont le nombre, effet de mode passé, est aujourd’hui trés limité.

 

(*) La musette ou cabrette est le nom de la cornemuse auvergnate qui sera remplacée dans  les bals par l’accordéon au début du XXe siècle..

Sources :  Wikipédia et articles de journaux divers. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *