La mairie à l’assaut des tags et affiches sauvages ?

Dans un article daté  du 17 juillet 2023 et titré  » Tags en série, publicité sauvage…Face à ceux qui salissent les murs » Paris durcit (encore) le ton« ,  le journal Le Parisien rappelle d’abord les procédés d’enlèvement utilisés (aérogommage avec de l’air propulsé à 4,5 bars, protection de la pierre…) par les agents de la direction de la propreté et de l’eau (DPE) de Paris. Il est rappelé que les tags injurieux envers les forces de l’ordre tendent à se multiplier.

Plus important est le coût de l’enlèvement des tags et graffitis dont le montant atteint, selon Colombe Brossel  adjointe à la maire de Paris chargée de la propreté de l’espace public, du tri et de la réduction des déchets,  6,5 millions d’euros!!  La ville, par la voix du Premier adjoint Emmanuel Grégoire, annonce vouloir s’attaquer aux récidivistes et de citer 123 dossiers récents avec poursuite judiciaire, pointant même une condamnation récente à 17 000 € d’amende et une peine de prison avec sursis. Il est trés agréable d’entendre de la bouche de l’élu : « Ce n’est pas acceptable qu’il y ait une telle dégradation aussi systématisée de l’espace public.» Diantre, depuis le temps que les tags souillent Paris pourquoi ne pas s’être attelé plus tôt  à l’intensification et au durcissement de cette tâche ? Le procureur est-il ajouté dans l’article est saisi systématiquement « au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale pour faire condamner les auteurs de ces tags qui peuvent être contre la police, parfois antisémites… » Une tolérance est semble t-il  laissée « … au mouvement féministe qui faisait de l’affichage pour sensibiliser aux violences faites aux femmes, « Les Colleuses ». Elles font attention et enlèvent leurs affiches quand elles se dégradent ». Bien que l’intérêt de cette cause soit comprise, il ne faut de notre point de vue aucune tolérance si l’on veut être efficace, y compris les tags, dont il n’est fait aucune mention, inscrits sur les trottoirs dont la ville s’était fait à un moment une spécialité pour annoncer certains évènements ou expositions.

3 500 signalements de tags et graffitis sont effectués chaque semaine. La modification de l’application « dansmarue » a rendu les déclarations moins simples,  on peut dès lors estimer que ce nombre est sous-estimé. D’où l’ampleur du phénomène qui a trop longtemps été laissé de côté car considéré par certains comme une fore d’expression artistique. 

Tel n’est pas pourtant le cas non plus de l’affichage sauvage que nous avons dénoncé à moult reprises et reste un autre fléau d’ampleur. La ville là encore « veut en finir avec ce sentiment d’impunité. » Est-ce la proximité de l’arrivée prochaine des jeux olympiques qui joue le rôle d’aiguillon ?

Selon les déclarations  de la mairie, 500 affiches sont retirées par ses services ad hoc nécessitant l’emploi de beaucoup d’eau. Bientôt (janvier 2024) et malgré quelques habilitations encore pour sanctionner,  la ville sera habilitée à délivrer des amendes administratives de la seule compétence aujourd’hui de la préfecture de région, soit 1 500 € par affiche, ce qui n’est pas rien pour les annonceurs indélicats (Swatch est ainsi dans le viseur actuellement). Les imprimeurs ne pourront plus, comme ils le pratiquent actuellement, intégrer ce montant (devenu trop élevé) dans le prix facturé aux annonceurs… 

Nos élus ont-ils enfin pris conscience des dégâts des tags et affiches sauvages sur l’image de notre capital ? Parions que oui et qu’il ne s’agit pas d’un effet temporaire d’annonce provoqué par l’arrivé des jeux. Le pire serait qu’après cet événement, la chasse aux « souilleurs » soit abandonnée.

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