« L’autre couronnement » exposé à la Fondation Henri Cartier-Bresson

A l’occasion du couronnement roi Charles III et de son épouse, reine consort du Royaume‑Uni, la Fondation Henri Cartier Bresson a choisi d’exposer  » la série emblématique de photographies » du 12 mai 1937 sur le couronnement de son grand-père Georges VI, due au célèbre photographe qui a donné son nom à la fondation.

L’événement déjà médiatisé était destiné au « tout nouveau journal communiste Ce Soir « . Henri Cartier‑Bresson est sur place pour couvrir les festivités. A la différence de « la plupart des autres reporters qui cherchent à photographier le moment du couronnement, le passage du carrosse ou l’apparition de la famille royale au balcon…Henri Cartier-Bresson… préfère photographier le peuple qui le regarde passer.  Des solennités du jour, il ne retient que le spectacle de la foule des badauds massés sur le chemin du cortège. Il réalise là d’étonnants portraits de ces regardeurs au cou tendu, qui ont trouvé un poste d’observation en hauteur ou se sont hissés sur les épaules d’autres spectateurs. Le photographe est particulièrement fasciné par les différents dispositifs d’augmentation de la vision adoptés pour l’occasion qui vont du banal miroir de poche au périscope en carton, en passant par le rétroviseur simplement fixé au bout d’une tige.« 

Outre les portraits étonnants laissés de cette journée  par le photographe, comment ne pas voir dans le fait que l’artiste « tourne le dos au roi pour photographier le peuple« …face aux « … spectateurs faisant volte-face pour mieux observer le souverain« , une façon de « renverser » la royauté. Tout un symbole!

Il est rappelé à l’occasion de la présentation de cette exposition qu’Henri Cartier Bresson « …est né en 1908 à Chanteloup en Seine et Marne… » il « … commence par étudier la peinture à l’atelier d’André Lhote à Paris avant de se consacrer à la photographie. En 1931, après avoir voyagé un an en Afrique, il achète son premier Leica.« 

Ses premières expositions datent de 1933, il fait de nombreux voyages à l’étranger.  » Intéressé par le cinéma, il rejoint le groupe Nykino et assiste Jean Renoir en 1936 et 1939. Il réalise, dans la même période, trois documentaires sur la guerre d’Espagne. Le 23 juin 1940, il est fait prisonnier et parvient à s’évader en 1943 après deux tentatives infructueuses. Le Museum of Modern Art (MoMA) de New York lui consacre une exposition en 1947 et, la même année, il crée avec Robert Capa, David Seymour, George Rodger et William Vandivert, l’agence Magnum Photos. Il passe ensuite trois ans en Orient… il publie en 1952 son premier livre, Images à la Sauvette… et décide au début des années 1970 de se consacrer au dessin. Celui que l’on surnomme « l’œil du siècle » laissera à sa disparition en 2004… un patrimoine unique dans l’histoire de la photographie…« 

79, rue d Archives (ex 3e) jusqu’au 3 septembre 2023. Tous les jours (sauf le lundi) de 11h00-19h00

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