Très discrète, comme effacée par la temps, la Fontaine Maubuée située face au centre Beaubourg, à l’angle du 129 rue Saint-Martin et 27 rue de Venise, est en train de renaître de ses cendres. Comme d’autres de ses congénères auxquels s’intéresse enfin la mairie (voir fontaine des Innocents toute proche ainsi que la fontaine Stravinsky), un plan de restauration (JO obligent!) a été engagé pour la sauver. Des échafaudages sont installés devant le monument. Le chantier est suivi par la Direction constructions publiques et architecture et Affaires culturelles de la ville de Paris sous l’égide de la DRAC (ministère de la culture). La maîtrise d’oeuvre est assurée par Les fontainiers de Paris. Les entreprises Champagne constructions rénovations ont été retenues pour la maçonnerie et les pierres de taille, Hydatec pour la fontainerie (car la fontaine sera remise en eau) et l’électricité, le groupement des restaurateurs Claire Dard Ternisien assurant la sculpture. Le chantier est aussi suivi par l’architecte du patrimoine Aristide Bralaccio Valari. Les travaux semblent bien avancer, on aperçoit au-dessus de la partie cachée des échafaudages les premières sculptures restaurées (voir photo illustrant l’article).
La fontaine Maubuée, classée depuis 1926, est trés certainement la plus ancienne fontaine de Paris. On retrouve sa trace dans des écrits de Charles V dés l’année 1392. Selon Wikipédia le nom de « Mau buée » signifierait « mauvaise buée » ou « mauvaise lessive » car les eaux utilisées provenant des sources de Belleville étaient de mauvaise qualité. D’autres historiens indiquent que le nom est celui d’Hugues Maubué qui fit à la même époque une fondation au Prieuré Saint-Martin -des-Champs ? La fontaine fut alimentée à partir de 1673 par de l’eau provenant du pont Notre-Dame. Ce que nous voyons aujourd’hui est la fontaine telle qu’elle fut reconstruite en 1733 par les célèbres architectes Beausire père et fils, Jean et Jean-Baptiste, à l’angle des rues Saint-Martin et Maubuée (rues ayant disparu dans le cadre de la reconfiguration du quartier en 1930).
Les décors sont trés fins; un bas relief représente en bas un vase rocaille parmi des roseaux et des plantes aquatiques. On aperçoit aussi un cartouche et un écusson sur lesquels ne figurent aucune inscription. Sur l’autre face, sont dessinés la nef de la ville de Paris et deux ponts. Après avoir été replacée derrière Saint-Julien le Pauvre au moment de la destruction de l’ilot insalubre occupé actuellement par le Centre Pompidou, la fontaine a été installée à son emplacement actuel en 1977au moment de la construction du Centre.
Nous sommes impatients de découvrir restauré et en eau ce monument si longtemps délaissé.
a propos de là fontaine, M Riondet historien s’est battu dans le conseil de quartier St Merry pour sa restauration.
c’était il y a 10 ans.Il est décédé depuis.
il aurait aimé voir enfin son souhait réalisé.