Nous avons déjà évoqué le sujet de la cohabitation difficile entre les conducteurs de bicyclettes qui avec les beaux jours envahissent les rues de Paris et les piétons de plus en plus inquiets et ne pensant plus qu’à une chose, ne pas être renversés en se déplaçant tant les incivilités des personnes sur ces engins sont nombreuses. Souvent elles ne respectent pas les arrêts, ni les feux rouges, se faufilent entre les passants quand elles n’empruntent pas les trottoirs pour aller, pensent-ils, plus vite. Quid de ceux qui ne savent pas diriger ce type de deux roues, notamment les touristes qui trouvent tellement drôle d’enfourcher ces engins ? Quid de ceux qui font la course entre amis ? Les noms d’oiseaux fusent, chacun pense à lui, l’égoïsme est roi. Ce ne sont plus « des conflits d’usage » comme le soulignent certains journalistes mais de véritables disputes où le stress domine.
La verbalisation bien timide doit être étendue en particulier pour réprimer les comportements anxiogènes voire accidentogènes. Les panneaux dits M12, en forme de petits triangles placés sous les feux qui donnent le droit aux cyclistes de passer au rouge si aucun piéton n’est engagé sur le passage clouté, sont à bannir. Il importe aussi d’interdire purement et simplement les engins électriques à grosses roues appelés « fat bike » très dangereux et de plus en plus utilisés par les livreurs à domicile, eux-mêmes de plus en plus nombreux. Quid aussi de ces derniers qui roulent souvent sans éclairage alors que la nuit est tombée ? Quid des enfants mis en danger à l’avant des vélos ?
Pour excuser les incivilités, nos élus se flattent des mérites de ces déplacements qui ont pourtant depuis longtemps dépassé le qualificatif de « doux ». Ils n’hésitent pas à vanter, avec un certain ravissement, les chiffres « monstrueux » du nombre de deux roues (y compris encore des trottinettes pouvant revenir en force avec le projet de la start up « Pony » de proposer une plateforme permettant leur location entre propriétaires) qui empruntent certaines artères emblématiques illustrant ainsi la « réussite » de leur politique, notamment les plans vélo, en particulier celui de 250 millions d’€ (*) couvrant la période de 2021-2026 (« Paris 100% cyclable« …!!). Or ces artères ont toujours été très fréquentées, par exemple le boulevard de Sébastopol où le nombre de passages de cyclistes est de 20 000 chaque jour à la belle saison. Cela permet à nos élus de justifier l’aménagement d’autres pistes c’est-à-dire de nouvelles dépenses et finalement plus d’embouteillages… Dépenses qui ne concernent qu’une catégorie de Parisiens (et aussi de visiteurs), les cyclistes pour certains certes chevronnés, mais pour beaucoup en herbe. Quitte à délaisser ceux qui n’aiment pas ou ne peuvent pas enfourcher le vélo en raison de leur état de santé, de leur âge, de leur métier etc…
Quant à l’adjoint de la Maire de Paris en charge des transports, il prétend qu’il faut acquérir « une culture du vélo » en se fondant sur l’exemple de nos compatriotes hollandais. Malheureusement pour lui Paris n’est pas aux Pays-Bas et ne remplit pas, malgré les affirmations lénifiantes voire péremptoires à ce sujet, les conditions d’une capitale propice aux déplacements en bicyclette. N’en déplaise! Décréter Paris « capitale du vélo« , publier un « code de la rue » ou faire passer un « permis vélo » par les enfants de CM2 ne changeront pas la situation. Il y a trop de bicyclettes à Paris. Le danger est désormais partout pour les piétons et la cohabitation est devenue difficile y compris entre cyclistes, ce qui est peu dire! Rappelons au passage que « la marche à pied est le premier mode de déplacement dans la capitale »
Plusieurs associations de piétons suggèrent, avant d’entreprendre ces coûteux travaux de revoir en urgence la signalisation très insuffisante voire méconnue quand elle existe. Des feux tricolores spécifiques sont préconisés.
(*) dont 10 millions d’€ à « la zone apaisée du centre de Paris » ou des investissements consacrés à la création de places de stationnement des bicyclettes volontairement installées devant des entrées d’immeubles de telle sorte que leurs occupants ne peuvent plus charger et décharger leur véhicule ou les taxis prendre en charge in situ des personnes handicapées ou se déplaçant difficilement.
Je vous soutiens entièrement dans cette démarche.
J’habite le 11 éme arrondissement proche du Marais et je constate malheureusement la même situation qui se dégrade de semaine en semaine. La mairie de Paris me semble être dans le déni total par rapport à la réalité de la situation, probablement par idéologie ou par souci électoraliste auprès des jeunes électeurs potentiels.
Je suis certes satisfait qu’il y ait moins de voitures en surface, mais il est nécessaire en contre partie de mettre en place un système de transports en commun efficace, rapide, sûr, agréable, ponctuel et propre . Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui notamment en ce qui concerne les bus et surtout le métro.
Le « tout bicyclette » instauré de façon incontrôlée et anarchique n’est pas la solution pour se substituer à la médiocrité des transports en commun et pour faciliter le « vivre ensemble » . Comme vous le précisez dans votre article beaucoup de parisiens » ne peuvent pas enfourcher le vélo en raison de leur état de santé, de leur âge, de leur métier etc… »
Le piéton est devenu persona non grata à Paris. J’ai 78 ans et je ne me sens plus en sécurité lorsque je marche sur les trottoirs et autres endroits piétonniers. Hormis les risques de plus en plus grands de se faire renverser par une bicyclette, l’incivilité va croissant. Nous sommes tous les jours confrontés à ces incivilités verbales et physiques. L’égoïsme, le chacun pour soi, le moi d’abord , sont devenus un modèle comportemental déplorable chez de trop nombreux cyclistes parisiens, C’est regrettable et préoccupant mais c’est dans « l’air du temps », loin de l’image magnifiée du cycliste véhiculée par la mairie.
Merci pour toutes les démarches que vous poursuivez pour améliorer cette situation.
Cordialement