La collection d’art asiatique méconnue d’Adolphe Thiers exposée au Louvre

Beaucoup voient en Adolphe Thiers (1797-1877) l’homme politique pourfendeur de la Commune mais peu connaissent la passion de cet avocat pour l’art asiatique. L’exposition du Louvre « Une passion, chinoise » qui se tient jusqu’au 25 août prochain dévoile « …plus de 170 œuvres chinoises issues des collections d’Adolphe Thiers. Installée sur la mezzanine Napoléon, cette rétrospective met en lumière la richesse de l’art chinois des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, entre porcelaines, estampes et trésors impériaux… livres, documents et objets d’art, offrant un témoignage unique de l’esthétique et des thèmes culturels de la Chine impériale. » La collection a été donnée au Louvre en 1884.

Parmi des « porcelaines, des jades, des laques » se trouve, sur une longueur de 4 m,  » un exceptionnel rouleau impérial, le Qingming Shanghe Tu, réalisé pour l’empereur Qianlong… qui illustre avec finesse la richesse de l’art chinois sous la dynastie Qing. »  Deux parties ponctuent la visite. D’abord  « le portrait d’Adolphe Thiers, figure politique de premier plan mais également collectionneur averti. »  Puis  « les grands thèmes de la collection : paysages, architecture, costumes, mais aussi traditions spirituelles comme le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme. »  « Passionné« , notre personnage originaire de Marseille,  » collectionnait ces œuvres tout en cherchant à comprendre et à partager leur contexte historique et culturel« .

Redécouvrir Adolphe Thiers qui s’intéressait à l’art en général et sa collection, sortie pour la première fois de réserves du musée, invite aussi « à un voyage entre diplomatie, art et passion personnelle, à travers des objets d’une rare beauté et d’une importance historique majeure. » Les spécialistes estiment que « le foutriquet », ainsi que l’appelaient les ouvriers, fut un précurseur de l’art asiatique dont l’engouement est surtout apparu 50 ans plus tard. Il possédait nombre d’ouvrages sur la culture chinoise (allant de la géographie à la science et à la littérature) ce qui a concouru à son érudition sur ces civilisations. Thiers achetait beaucoup en ventes publiques.
Sa fine connaissance de l’art en général l’autorisait à affirmer, rappelle le Figaro, que « Les vrais barbares sont ceux qui appellent les autres des barbares, ceux qui pensent avoir le privilège exclusif de l’art et le monopole du beau« .

 

Tous les jours sauf le mardi, de 9h00 à 18h00, mercredi et vendredi de 9h00 à 20h45. Des visites guidées sont organisées, les dates figurent sur le site du Louvre.

Sources : Musée du Louvre. Sortir à Paris 13 mai 2025. Le Figaro 05 juin 2025 

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