La fête de la musique 2025, ce grand moment tant attendu dont nos élus parisiens vantent l’intérêt, « nuit inoubliable… », « Venez nombreux danser et chanter sur les standards de la chanson en arabe, en français ou en anglais ! », « soirée exceptionnelle », n’a pas dérogé aux éditions précédentes. Elle est devenue une beuverie géante, comme si à cette occasion il fallait se lâcher, avec toutes ses conséquences. La musique n’est plus qu’un prétexte pour s’oublier dans nos rues. Outre le bruit, synonyme pour beaucoup de musique, on constate les dégâts sur l’espace public. La saleté qui s’expose partout est à son paroxysme. N’oublions pas non plus l’insécurité, dans certains quartiers incidents et débordements ont mobilisé les forces de l’ordre (6 000 policiers ont été déployés à Paris et 55 000 sur tout le territoire national). La photo illustrant l’article, prise ce lundi 23 juin à 17h00 prés de la station de métro Etienne Marcel montre la difficulté des équipes de la ville à nettoyer ce qui ressort d’une « grande ribouldingue de rues ». Une succession de cloaques (urine, vomis et ordures, corbeilles publiques submergées, cannettes, verre cassé jonchant trottoirs et espaces verts …) avec des traces qui restent souvent indélébiles. Une pollution évidente dont nos élus parlent bien peu. Or, malgré la répétition année après année de ces dégâts, aprés ceux il y a peu de la victoire du PSG, ils vont d’ailleurs encore se répéter samedi prochain avec la gay Pride, les services de propreté de la ville ne trouvent pas les moyens nécessaires de s’activer davantage (malgré l’engagement de certaines équipes qui agissent en même temps que la fête) ni d’organiser un super grand nettoyage dès le lendemain un dimanche alors que les immondices s’accumulent partout. Les équipes des arrondissements les moins dégradés par la fête pourraient renforcer celles des lieux les plus fréquentés et saccagés. ce pourrait être des sortes d’équipes volantes, à l’instar de ce qui existe dans certaines entreprises. Mais un tel travail un dimanche, est-ce bien raisonnable ? De cette façon au moins chacun peut se rendre compte de l’étendue des dégâts et du coût imaginable de leur enlèvement, qu’il s’agisse des habitants, des visiteurs et des touristes qui n’ont pas participé à cette « bamboula géante » où nombreux sont ceux qui se croient tout permis.
Le consternant dévoiement de la fête de la musique

Ce dévoiement par rapport à l’esprit d’origine de la manifestation bon enfant avant tout culturelle et de grande tenue s’ajoute à bien d’autres. Dans le Marais de nombreuses cours d’hôtels particuliers étaient ouvertes avec de vrais spectacles où chacun écoutait religieusement les artistes et amateurs mis à l’honneur. Devenue surtout la fête des bistrotiers (aidés par une température élevée) qui a gardé son nom, pourtant détourné, de fête de la musique, son seul intérêt est d’attirer les fêtards y compris étrangers notamment anglais… Et pour cause de tels comportements ne seraient pas tolérés dans leurs pays respectifs.
Combien il est triste de voir ainsi la fête de la musique détournée de sa vocation initiale !