Il y a cinq mois déjà, les médias révélaient l’accident provoqué par un bateau mouche ayant heurté violemment une pile du pont Sully, ouvrage qui doit son nom au célèbre ministre d’Henri IV qui logeait à proximité. La mairie vient d’annoncer sur son site paris.fr que ce dernier était réparé, une véritable course contre la montre ayant été menée pour parvenir à le remettre en sécurité et service avant le commencement de JO dont le défilé inaugural est prévu sur la Seine. Le pont devra aussi être franchi lors d’épreuves cyclistes. Les 37 ponts de Paris seront donc en état pour l’événement.
150 personnes ont été mobilisés sur ce chantier qui a permis un retour à la normale le 6 juillet, tant pour la navigation fluviale, qu’automobile, le pont mesurant 250 m de long, 20 m de large dont 2 trottoirs de 4 m de large. Les collaborateurs des entreprises chargées de ce chantier « hors norme » du fait des délais imposés n’ont pas caché, ainsi que les ingénieurs de la ville de Paris, combien cet accident risquait de «ruiner l’ouvrage » puisque 2 arcs en fonte, matériau utilisé au moment de la construction du pont lors des grands travaux d’Haussmann en 1876 (*), ont été cassés (contrairement à l’acier qui lui se serait déformé).
La restauration s’est donc avérée délicate et plus complexe. Pour ce faire un système spécifique a été mis en place afin de suivre 24h/24 les mouvements du pont avec en parallèle des inspections menées en lien avec la préfecture de police et Voies navigables de France. Ce qui a permis l’ouverture de créneaux horaires spécifiques pour laisser passer les gros bateaux qui ne pouvaient pas être déviés. Au total la navigation fluviale n’a été fermée que 3 jours consécutifs. Après cette étape (plusieurs semaines) les travaux proprement dits ont pu débuter (sécurisation d’un pont, travail par roulement jour et nuit puis réparation des arcs au moyen de béton projeté).
Cet exploit réalisé par les équipes intervenantes mérite d’être souligné. Reste à savoir si ces réparations sont pérennes ou simplement des « pansements » provisoires pour les JO, car seuls les véhicules de 3,5 tonnes peuvent pour le moment emprunter le pont. L’article de paris.fr ne le précise pas.
(*) Précédemment les 2 parties du pont étaient formées des « passerelle Damiette » (rive droite) et « passerelle Constantine » (rive gauche) mises en service avec droit de péage en 1838. L’une d’elle fut détruite lors de la Révolution de 1848 et l’autre trop corrodée s’écroula quelques années plus tard. Le pont actuel est dû aux ingénieurs Gustave Gosselin et Paul Vaudrey. « La partie sud, la plus longue (159 m), est constituée de trois arches en fonte de 46 m, 49 m et 46 m, tandis que la partie nord franchit le petit bras de la Seine d’une arche centrale en fonte de 46m et deux de 15m en maçonnerie ».