À l’approche des Jeux olympiques, nous constatons que la mairie a pris conscience du besoin de « réembellir » Paris. Le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) affiche pour partie cette ambition – bien tardive – d’une équipe municipale qui en la matière a fait jusqu’à présent tout le contraire. Remplacement des kiosques à journaux, des bancs et du mobilier de Davioud, places minérales banales et impersonnelles, installation « d’oeuvres d’art » discutables telles les tulipes de Jeff Koons ou les « douches » très coûteuses et inadaptées du Rond Point des Champs Elysées élaborées par les frères Bouroullec. Quid aussi des simili espaces de jardinage souvent abandonnés autour des arbres et subsistent encore (malgré les annonces du premier adjoint à la Maire de Paris) avec leurs entourages en bois ou autres de si mauvais goût ? Pour notre arrondissement les bancs « traverses de chemin de fer » qui « ornent » la place ou plutôt le champ de foire de l’Hôtel de ville ne sont pas en reste en matière de laideur et ce n’est guère mieux place de la République. Oublions les tags et l’affichage sauvage pour lesquels nous avons récemment relaté la volonté de nos élus d’en faire un cheval de bataille, tardif certes mais indispensable…
Quant au sujet de la malpropreté nous n’épiloguerons pas davantage sur ce que nous avons réitéré maintes fois dans nos articles. Nous insisterons juste sur le fait que cela contribue significativement à la dégradation de l’image de notre capitale. Les commentaires des touristes sur les sites ad hoc comparés à ceux laissés pour d’autres villes sont édifiants!
Que pouvons nous proposer dans le cas où les habitants seront enfin écoutés ?
Tout d’abord si l’image de Paris est identifiée au travers de la Tour Eiffel, de Notre-Dame, de l’Arc de Triomphe et des toits des immeubles haussmaniens, son mobilier si caractéristique en fait autant partie et ne doit pas être négligé. Il faut arrêter de le changer et plutôt le restituer là où il a disparu, c’est une totale hérésie, quelle que soit la raison mise en avant (effacement du passé, démodé …). Cet élément du paysage urbain parisien est intemporel et les années n’ont pas prise sur lui. Bien au contraire il est plébiscité. Il ne faut donc plus y toucher.
Il faut arrêter aussi d’installer des « œuvres d’art » qui choquent. C’est justement l’unité de la ville qui faisait son charme. Celle-ci ne doit plus être rompue mais préserver, en évitant les « horreurs ». Une commission dédiée et participative (c’est-à-dire avec les habitants) pourrait être mise en place pour orienter les choix. Évitons de gâcher un quartier, tout un secteur par des implantations malheureuses ainsi que nous l’avons constaté. Et que dire lorsqu’il s’agit de tours aussi moches que les Tours Duo!
Il importe de restituer aussi les entourages des arbres qui constituent à leur niveau une autre particularité de notre ville et supprimer les plantations souvent laides et non entretenues qui font tellement pitié et désordre. Sous prétexte de verdissement tout n’est pas permis et là encore, discernement et mesure doivent être de mise. On peut faire beaucoup tout en respectant la « charte de l’image de Paris » sans la défigurer. Et nous alertons les élus sur le souhait récemment rendu public de supprimer les grilles délimitant les squares. C’est une décision inappropriée qui engendre de très nombreuses critiques sans parler des risques induits. À nouveau la participation réelle des habitants au travers d’une instance adaptée serait de bon aloi car ce sont eux qui paient par leurs impôts tous ces aménagements qui doivent pouvoir s’exprimer et guider les décisions qui les impacteront ensuite!
Sur la propreté les engagements pris récemment par les responsables municipaux s’ils sont tenus vont dans le bon sens. Il est impensable que Paris devienne synonyme de ville sale aux yeux des touristes et bientôt de tous ceux qui assisteront aux jeux olympiques. La ville n’a plus le choix, elle doit durcir le ton, renforcer ces équipes de nettoyage et verbaliser chaque fois que possible.
Osons parier que Paris retrouvera le lustre qui lui est dû. Un travail conséquent mais indispensable avec la participation effective des habitants et des instances adaptées mises en place spécifiquement pour contribuer à ce renouveau.