Votre immeuble est-il « pastillé » dans le nouveau PLU ?

Au cas où vous ne le sauriez pas, dans la cadre du nouveau PLU (Plan Local d’Urbanisme), votre immeuble est peut être « pastillé « .  Quelle opération, concoctée par la ville de Paris, dont l’adjoint au logement communiste, se cache sous ce vocable ? Il s’agit plus ou moins d’une préemption immobilière déguisée, voire à retardement, en ce sens que la mairie, de son propre chef, a listé un certain nombre d’immeubles et de terrains ne lui appartenant pas où elle souhaite cependant à terme voir éclore des logements sociaux (*).

Le tour de passe passe est simple, la ville pastille un bien puis, sous prétexte d’urgence climatique, de manque de logements et du leitmotiv de mixité sociale, elle applique une règle contraignante qui oblige le ou les propriétaires, en cas de gros travaux, d’extension, dans leur immeuble, à affecter une partie des surfaces en logements sociaux. C’est un peu à l’instar de l’ancienne ministre « vert » de l’égalité des territoires et du logement, Cécile Duflot, qui s’était mis en tête en 2012, dans le cadre de l’hébergement d’urgence, de réquisitionner les biens immobiliers appartenant à des entreprises (banques et assurances de préférence), des sociétés civiles immobilières et des congrégations religieuses ! Soit 223 ans après un retour ou presque aux pratiques de 1789. Heureusement que cela n’a pas eu lieu, sauf que désormais la Maire de Paris, pieds et poings liés aux Verts, n’a d’autre choix que de reprendre cette idée par le biais que nous venons de décrire. Le fil est gros. Et bien entendu tous ceux qui sont concernés, particuliers, entreprises et curieusement nombre d’écoles privées (7 sont en lice, une pétition a recueilli près de 6 000 signatures ) et … de congrégations religieuses, ont réagi et certains pastillages ont été enlevés.

Voici la liste par arrondissent et adresse des immeubles et terrains concernés dressée par la ville de Paris.

De son côté la mairie tend à banaliser l’opération… qui est tout sauf banale. Elle traduit en effet un interventionnisme malsain contraignant les mécanismes de marché, dévaluant la valeur des immeubles retenus malgré les expressions rassurantes employées à l’encontre des détracteurs, « zone d’accélération de la solidarité »,… » rééquilibrage Est-Ouest en termes de logements sociaux »… »une ville plus verte et plus social » « 70 % de Parisiens sont éligibles au logement social« . La mairie ne cache pas ses ambitions, elle se verrait bien racheter les immeubles pastillés (« droit de délaissement ») au prix du marché de sorte que les propriétaires ne soient pas perdants affirme t’elle. Mais alors avce quel argent la ville particulièrement endettée achèterait ces biens ? Celle des contribuables déjà sérieusement lestés et échaudés par la dernière et spectaculaire augmentation de l’impôt foncier ?

Lorsque l’on constate que des immeubles sont « pastillés » rue de la Paix (donc dans notre arrondissement), on ne peut s’empêcher d’y voir une poussée de fièvre idéologique. Rappelons nous, il fallait, il n’y a pas si longtemps, que Paris compte 30 % de logements sociaux, nous sommes passés désormais à un objectif de 40 %. Peut-être nos élus fantasment-ils  sur un taux ultérieur proche de 100 % pensant qu’ainsi leur avenir aux manettes de la ville serait assuré à long terme ?

Si vous êtres contre le « pastillage », n’hésiter pas à vous prononcer dans le cadre de l’enquête publique qui prendra fin le 29 février prochain. Certains propriétaires (tous hélas ne sont pas au courant de cette manœuvre) n’hésitent pas à parler déjà d’expropriation rampante. Mais la principale conséquence sera de contraindre les propriétaires à retarder voire d’annuler des gros travaux ou la rénovation énergétique, un effet indirect bien regrettable qui risque aussi de précipiter encore plus de Parisiens hors de la ville!

 

 

(*) Selon le Premier adjoint de la Maire de Paris seraient davantage visés les immeubles avec peu de copropriétaires, d’une surface de plus de 1 000 m2 et avec un potentiel de logement minimum de 500 m2.

1 commentaire

  1. En raison d’une panne d’ordinateur, je ne prends connaissance qu’aujourd-hui de votre article sur le « pastillage » prévu dans le PLU.

    Je suis atterrée! Sommes-nous en régime totalitaire ?

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