La thrombose de la rue Beaubourg

Depuis plusieurs semaines la rue Beaubourg a hélas retrouvé le niveau de circulation qui la caractérisait dans les années 80 et 90 (avec désormais moins d’espace réservé aux voitures) alors qu’une station-service située à la hauteur du 42 était très fréquentée par les automobilistes. L’emplacement de cette dernière qui a été démolie, ainsi que la construction l’abritant, est aujourd’hui occupé par un immeuble d’habitation, agrémenté d’un jardinet visible de la rue, appartenant à une caisse de retraite.

Les JO sont-ils les seuls responsables de cette situation ? Est-ce la visite de M. Biden et d’autres personnalités ? Est-ce tout simplement le résultat de la transformation de rues en pistes cyclables, réduisant d’autant l’espace de circulation des automobiles notamment rue Beaubourg ou leur piétonisation ? Ou tout simplement est-ce un avant goût de ce qui nous attend à la rentrée sur Paris Centre avec les mesures de restriction supplémentaires qui seront mises en œuvre ? Il n’en demeure pas moins que la rue est devenue, la journée durant, un gigantesque bouchon, à l’aune des 250 km (427 km le 29 mai) de thrombose signalés quotidiennement ces temps derniers sur les voies franciliennes.

Il est particulièrement étonnant après tant de déclarations, de déclamations, de critiques, d’engagements municipaux et de prises de positions en écho à celles des élus d’Ecologie les Verts, de se retomber dans le contexte passé. Une situation qui a été pourtant si souvent décriée aussi bien en matière de pollution atmosphérique aux particules qu’en matière de primauté de l’automobile sur le piétons ayant conduit au développement des bicyclettes et des trottinettes, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Il n’a pas fallu longtemps pour reprendre les mauvaises habitudes avec ce paradoxe qu’elles sont revenues comme un boomerang du fait de l’action de ceux-là même qui ont voulu les supprimer, à savoir nos édiles!
Préparons nous ! Cet avant goût des JO provoquant de forts désagréments, des embouteillages et un air davantage vicié du fait des fermetures de nombreuses voies de circulation n’en est qu’à ses débuts. L’énervement des conducteurs et de tous ceux qui subissent ces fortes contraintes (retards des transports en commun, des taxis faisant du sur place, rendez-vous reportés, concerts de klaxons et de sirènes des voitures de la police et des véhicules d’urgence peinant à rejoindre les hôpitaux….) est patent.  Quant aux travailleurs, ils privilégient le télétravail et les artisans/commerçants de plus en plus désespérés renoncent pour la plupart  à intervenir sur Paris. Les habitants de leur côté n’en peuvent plus. L’exode des Parisiens se poursuit inexorablement et s’emballe en dépit des propos lénifiants de nos élus devenus choquants. Nous sommes nombreux à connaître des proches qui annoncent quitter ou vouloir quitter la capitale de plus en plus invivable (avec les terrasses multiples qui ont fleuri dans tous les quartiers), chère, sale, dangereuse, dégradée et difficile pour se déplacer sereinement. Nous imaginons que dans deux ans, lors des élections de 2026, les habitants, en nombre, sauront s’en souvenir et plus spécifiquement ceux de la rue Beaubourg et des rues connaissant une telle thrombose du trafic.
Et pourtant nous sommes seulement à 7 semaines de l’ouverture des jeux, une période où beaucoup de Parisiens auront alors fui cette période de restrictions, de difficultés et de vie quotidienne entravée. On imagine mal la situation de chaos lors des jeux paralympiques début septembre au moment où beaucoup de Parisiens seront de retour de vacances…Et ensuite (c’est-à-dire après le 21 septembre, date de fin des restrictions) peut-être pire encore, lorsque sera mise en place dans tout l’arrondissement de Paris centre une zone à trafic limité.
Plus de concertation avec les habitants (et non des faux semblants),  plus d’anticipation, moins de chantiers inachevés ou laissés en plan, en un mot prendre davantage en considération les habitants serait de meilleur aloi que les bravaches déclarations de nos élus vantant leurs décisions qui conduisent à pourrir la vie quotidienne des Parisiens.  Et ce n’est pas l’illumination depuis peu de la Tour Eiffel, arborant à 70 m de haut les anneaux olympiques (30 tonnes), qui va changer grand-chose sur ce plan.

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