Le 11 juillet marque une date importante du chantier de restauration de Notre-Dame. Les 3 premières fermes sur les 8 qui formeront l’ossature de la nouvelle charpente sont arrivées en remontant la Seine depuis le port d’Ivry sur Seine sur une berge qui s’est arrêtée au pied de l’édifice. Les grues sont entrées en action pour les remonter au-dessus des voûtes pour rejoindre leur place définitive autour de la flèche.
Nombreux ont été ceux qui ont assisté à cette opération spectaculaire. Ces structures triangulaires en bois de chêne sont arrivées déjà montées, elles mesurent 14 à 16 m de large et 12 à 13 m de haut et leur poids avoisine les 7 tonnes. Impressionnant ! Elles sont les premières fermes installées près de la flèche et vont redonner à la cathédrale l’aspect que nous lui connaissions. Il a été indiqué que la restitution des charpentes allait désormais se développer sur les bras du transept au travers de la pose de huit fermes principales et des chevrons qui va débuter prochainement et se poursuivre qu’à fin septembre. Plusieurs régions participent au chantier de la charpente puisque ces éléments ont été « réalisés en atelier par MDB Métiers du bois (Calvados), l’une des quatre entreprises du groupement de charpentiers composé aussi par Le Bras Frères (Meurthe-et-Moselle), Cruard (Mayenne), et Asselin (Deux-Sèvres), en charge de la reconstruction de la flèche. »
Bien entendu ces fermes sont montées selon les techniques anciennes d’origine, notamment « avec des poutres équarries à la hache » ainsi que le précise l’Établissement public.
Rappelons que pour vérifier leur bonne exécution, les fermes ont ensuite été démontées pour le transport en camion jusqu’à une aire de stockage proche de Paris, le long de la Seine. Alors remontées, les structures ont été placées dans la barge pour rejoindre la cathédrale. Une logistique qui ne pourra néanmoins pas se répéter pour les fermes de la nef et du chœur. Les éléments composant ces dernières seront acheminés directement en camion sur le chantier. La centaine de fermes nécessaires pour reconstruire le grand comble (nef et chœur), réalisées à partir de 1 200 chênes livrés aux charpentiers, commencera à prendre place sur le monument à partir de la fin août. Un long travail qui devrait s’achever début 2024.
Environ un millier d’autres arbres (*) ont été collectés pour la reconstruction de la flèche et du transept. Les charpentes étant « toutes réalisées sur la base de relevés dans la cathédrale en 2014 et sur l’analyse des vestiges de l’ouvrage incendié le 15 avril 2019 ».
Par ailleurs cette nouvelle étape de la restauration nous conduit à souligner qu’actuellement 1 000 personnes travaillent pour ce chantier (500 sur place et les autres dans différents ateliers sur tout le territoire). Pour le moment les dates du plan établi pour cette « reconstruction » sont respectées. Le flèche dont le tabouret, c’est-à-dire l’assise, est déjà installée, pointera son extrémité dans le ciel en juillet 2024, pour les jeux olympiques, et la première messe aura lieu quelques mois plus tard, le 8 décembre 2024 jour de la fête de l’Immaculée Conception.
Nous espérons tous que rien ne viendra perturber ce calendrier qui reste très serré.
(*) Soulignons ici que 2 000 chênes sont nécessaires pour rétablir la charpente de Notre-Dame. Les esprits chagrins qui critiquent ce « dépeçage » des forêts n’ont pas conscience que ces prélèvements représentent une part infime de la surface boisée française…