Après avoir changé la destination de la mairie de l’ex 1er arrondissement, après le réaménagement de bien des places emblématiques de la capitale pour lesquelles on peut parler de ratage, après l’annonce de supprimer les grilles de plusieurs jardins publics, la mairie de Paris au travers d’une réunion tenue le 23 mai dernier, présidée par le Maire de Paris centre et relatée dans la revue municipale périodique de la mairie d’arrondissement, envisage le réaménagement de la place du Louvre. Un vote favorable a acté depuis ce choix lors du dernier conseil de Paris. Peu d’éléments sont communiqués quant au détail du projet pour lequel les avis divergent, si ce n’est le rappel des modifications successives envisagées, réalisées pour certaines, qui ont émaillé l’histoire des lieux et l’évolution de sa configuration.
Y aura t-il une véritable concertation des habitants ? cet aménagement est-il si nécessaire et prioritaire compte tenu de la situation financière de la ville (combien de millions d’euros pour mener ce projet en coopération avec Le Louvre et le ministère de la culture) ? N’y at ‘il pas d’autres urgences (investir dans davantage de matériels de propreté, mieux entretenir le pourtour des arbres, réparer les nids de poule nombreux sur le chaussées de notre arrondissement…Mettre en œuvre des moyens pour éradiquer les tags… ? Ces travaux dont le but est de « faire revivre le place » ne vont-ils pas surtout permettre de faire circuler davantage de bicyclettes et de trottinettes ? Peut-être les automobiles y seront interdites.
Il s’agit d’un lieu historique encadré par la colonnade de Perrault (chef d’œuvre du règne de Louis XIV) et les bâtiments édifiés par Hittorff, qu’il ne convient pas de gâcher comme l’a été tristement la place de la République qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. A nouveau cela risque d’occasionner d’interminables travaux qui s’ajouteront à ceux déjà existants, pour quel résultat si ce n’est de « désengorger » l’entrée des visiteurs du Louvre ? Ne risque t-on pas sous couvert d’une vent de modernisme et de lutte contre l’évolution du climat de casser cette place en bousculant le passé comme souvent (mobilier urbain plus contemporain afin de modifier l’image jugée par trop ancienne de la capitale et des ilots de verdure inadaptés à l’environnement historique du site, voire peut-être un jardin partagé) ? Aussi nous restons pour le moment très dubitatifs sur ces évolutions annoncées. Celles-ci doivent en effet répondre à un vrai besoin (cohérence, esthétique, historique en restituant des aménagements disparus, sécurisation des déplacements des piétons ) et non au tout vélo pour lequel les investissements sont considérables alors que nombreux sont ceux qui ne se déplacent pas en deux roues.
Dans un récent article le Parisien rappelle que les responsables du Louvre ont défiguré cette esplanade « depuis quarante ans par des baraquements installés dans les fossés creusés en 1964 à la demande d’André Malraux. Au pied du plus grand musée du monde… s’étend une sorte de terrain vague recouvert de sable, utilisé au gré des événements comme parking ou zone d’entrepôt ». Le Louvre toujours selon cet article souhaiterait aménager une nouvelle entrée à cet endroit afin de désengorger la Pyramide. La place ne pourra pas être aménagée sans que s’entendent l’Etat et la mairie de Paris. Ce qui n’est pas gagné. Déjà quelques couacs sont perceptibles. Le diocèse devrait lui aussi être de la partie. Espérons seulement qu’en raison de cette situation entre décideurs cet aménagement ne soit pas à des années lumière de ce que l’on peut attendre.