L’évolution du marché de l’immobilier de Paris Centre en 2021

Selon le baromètre national des prix de l’immobilier du N° 141  de janvier 2022 du site d’annonces  « Meilleurs agents » les prix de l’immobilier ont baissé de 2,5 %, 2,6 % et 3,3 % respectivement dans les ex 1er, 2ème et 3ème arrondissements de Paris qui connait la plus forte diminution . Seul l’ex 4ème a connu une hausse modeste de 0,3%, l’unique hausse enregistrée de tous les arrondissements de la capitale. Ces données sont à comparer avec la moyenne calculée pour tous les arrondissements, soit – 1,7 % sur l’année,  contre + 1,8 % en 2020. Les professionnels sont formels, la tendance du marché de l’immobilier devrait se poursuivre en 2022. C’est au printemps que nous saurons véritablement si la confirmation de la désaffection des habitants pour les grandes métropoles dont Paris se poursuit.

Le 2 décembre dernier, le journal Le Monde introduisait son article sur l’immobilier à Paris par cette phrase « La capitale semble avoir perdu son attractivité, même si les logements de qualité trouvent toujours preneurs. » Les acheteurs ont changé avec le Covid et recherchent dorénavant « ...espace, verdure et pouvoir d’achat… les petites surfaces chutant de 1 % et les grandes de 0,9 %. » Cependant pour les notaires qui tiennent eux aussi des statistiques, l’avis diffère puisqu’ils prônent  » une très grande stabilité des prix« . Ils précisent que le prix moyen au m2 des appartements à Paris au cours du 3ème trimestre 2021 est de 10 790 €. Ce prix est pour Paris Centre de 12 570 € le m2 (le plus bas étant celui du 20ème à 9 250 € et le plus haut celui du 6ème à 14 540 €). Les puristes objecteront que les données des notaires sont sujettes à  caution dans la mesure où leur publication a « quelques mois de décalage liés au délai entre la signature du compromis de vente et celle de l’acte authentique. »  Certains professionnels prédisent un prix moyen au m2 de 10 000 € d’ici la fin du présent trimestre. Toutefois le marché de l’immobilité reste globalement très dynamique, le nombre de transactions est en augmentation de plus de 10%. Toutefois la montée des taux longs sur les marchés et donc sur les taux de prêts immobiliers pour cause de regain d’inflation risque fort à terme de décourager les acheteurs si ce mouvement devait perdurer.

Bien sûr la pandémie avec ses confinements successifs accompagnés du télétravail a rebattu les cartes. Le besoin de disposer de verdure, d’une maison individuelle, la ras le bol des difficultés de circulation, la saleté et le bruit ont poussé nombre de Parisiens à rejoindre la petite ou la grande couronne, voire la province. On peut imaginer qu’à Paris, en particulier dans le centre très ramassé, avec ses places minérales, manquant de verdure, sale, où le bruit est lié à la multiplication des terrasses, où la pollution atmosphérique est encore élevée, où les locations saisonnières se sont multipliées, où la circulation est devenue impossible, où l’insécurité est présente, perdant progressivement le cachet qui rendait la ville unique, tous ces éléments vont continuer à convaincu les éventuels indécis de s’en aller. La difficulté de se loger en raison des prix élevés, tant à l’achat qu’à la location, a fortement pesé aussi dans les choix opérés. La capitale manque cruellement de logements intermédiaires, Nous l’avons déjà souligné dans nos articles. La mairie commence à en mettre davantage en chantier mais c’est insuffisant tant prime encore à ses yeux le logement social.  L’ exode des Parisiens risque donc de perdurer et, constatation curieuse, l’immobilier parisien est redevenu attractif pour les investisseurs étrangers dont on note le retour.  Mouvement qui risque de s’amplifier car par rapport aux prix du marché immobilier dans d’autres capitales, celui de Paris apparait encore raisonnable! Ce  mouvement de départ des premiers et de d’arrivée des seconds risque fort de s’intensifier, sauf aléa spécifique, et ce n’est pas sain.

Notre arrondissement est parmi ceux dont les prix sont élevés, comparés à la moyenne parisienne, prix qui ont tendance à stagner. Les Parisiens qui aimaient leur capitale perdent le goût d’y rester face aux évolutions, à la politique engagée par l’équipe municipale. La Covid a joué un rôle d’accélérateur et nous connaissons tous dans nos quartiers des personnes qui sont parties, c’est regrettable. Mais cela ne semble pas inquiéter nos élus plus préoccupés par la préparation des dispendieux jeux olympiques que l’on nous annonce avec force moyens, alors que leur ville perd progressivement des habitants et ferme des classes dans les écoles…

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