Les communications, articles de presse, reportages, rétrospectives abondent en ce 1er anniversaire de la réouverture de Notre-Dame. Une prouesse, un bel exemple du savoir-faire français et de la mobilisation du pays, malgré tous ses travers actuels. Quand il s’agit de sauver une cause nationale telle que celle de la reconstruction de la cathédrale de Paris finalement la France se mobilise. Le soutien international apporté à ce chantier hors norme était total. Ce qui a permis de montrer, de développer et de pérenniser les compétences françaises.
Cela étant dit, il est utile de préciser que sur les dons des donateurs, soit 843 millions d’€ (340 000 donateurs dans 150 pays), il reste un solde de 140 millions mais 140 millions supplémentaires sont à trouver (un nouvel appel aux dons a été lancé début novembre) (*). C’est le montant estimé nécessaire pour achever les travaux de la 3ème phase qui se déroulent discrètement. Ils intègrent la sacristie, « qui n’a pas fait l’objet de restaurations extérieures depuis sa construction », les 3 grandes roses (**) qui seront démontées, restaurées en atelier puis remontées, les façades nord et sud du transept, la nef et l’arrière des tours.
N’oublions pas, hors ce budget, l’aménagement des abords de l’édifice esplanade et jardins aux mains de la mairie, ni les nouveaux vitraux signés Claire Tabouret devenus à raison source de polémique et dont la fabrication est lancée, la pose étant envisagée dans un an selon Philippe Jost responsable de l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame de Paris « . Au total il aura donc fallu engager plus d’un milliard d’€ pour remettre en état Notre-Dame. Une somme gigantesque même si l’aura du monument est incontournable (33 000 visiteurs par jour plus 1 000 « grimpeurs » tour sud soit plus de 11 millions en un an, 2 millions de plus qu’avant l’incendie) (***). 1.600 célébrations ont par ailleurs été organisées sur la période. Paris ne serait plus Paris sans Notre-Dame.
Il se dit que tous les artisans et entreprises qui ont profité de la manne apportée par ces travaux (2 000 artisans et ouvriers ont été mobilisés) sont inquiets pour l’avenir. Un tel chantier est exceptionnel. Le contexte actuel, où tous les crédits sont rabotés, impacte tous les corps de métiers et certains s’inquiètent, conscients que les compétences citées plus haut se perdront faute notamment de commandes publiques suffisantes. De ce côté effectivement un grand vide se profile à l’horizon.
(*) Rappelons que le diocèse de Paris refuse de faire payer l’entrée de la cathédrale comme le suggérait la Ministre de la culture. La visite de la tour de 69 m gérée par les monuments nationaux est en revanche payante.
(**) Durant leur restauration elles seront remplacées par du verre avec en impression le dessin des vitraux et leurs couleurs
(***) 600 délégations étrangères ont visité le monument qui a aussi accueilli 700 groupes des pèlerins (phénomène nouveau). 300 bénévoles orientent les visiteurs au sein de l’édifice et évitent les cohues
