La manne attendue pour les JO par les professionnels du tourisme revue à la baisse !

Etonnamment la presse se fait l’écho des professionnels du tourisme qui découvrent que les étrangers ne seront pas aussi nombreux qu’envisagé initialement pour les JO de Paris. Ce seront surtout des Français qui afflueront dans la capitale. Voilà de quoi remettre les pendules à l’heure pour les hôteliers, les loueurs d’appartements et les locations Airbnb dont l’offre a doublé pour l’événement. Les prix qui s’étaient envolés redeviennent plus « normaux » et plus proches de ceux pratiqués lors d’événements habituels. Il est vrai que les chiffres annoncés pour des locations souvent très banales d’appartements atteignaient des montants exorbitants. Multiplier jusqu’à 5 fois le prix d’une location sous prétexte de JO a fait fuir les clients, tuant avant même qu’elle ne puisse pondre, la poule aux œufs d’or et dissuadant d’éventuels candidats.

Les loueurs y compris ceux de notre arrondissement ont donc dû redescendre sur terre car avec plus de touristes Français notamment Franciliens (donc qui dépenseront le minimum), ce seront moins de dépenses. Ils ne disposent pas en effet du même pouvoir d’achat que les touristes étrangers dont on sait dorénavant, au travers des réservations (les taux de remplissage sont modérés) que l’afflux sera moindre que l’été dernier où les prix avaient déjà anormalement grimpé.

La mairie avance que le taux de touristes étrangers sera au mieux ramené à 15 %, contre 25 % l’an passé. Il se dit aussi que les villages des athlètes et les correspondants des médias équipés de lits sont une autre forme de concurrence pour les hôteliers et les loueurs. N’oublions pas non plus de mentionner que Paris 2024 avait pris soin de réserver à l’avance, à des prix étudiés, 42 000 chambres en Ile de France pour l’hébergement des 200 000 personnes accréditées. Compte tenu de tous ces éléments, le taux d’occupation des hôtels a donc été révisé à 60-70% durant les jeux, le grand « rush » ne sera pas pour cette fois.

Nous pourrions nous étonner de l’évolution de la situation décrite plus haut et mise au grand jour par les organisations professionnelles, les médias et les professionnels du tourisme. Pourtant des spécialistes de ce sujet ne cachaient pas en se fondant sur l’exemple des jeux de Londres, combien la progression du chiffre d’affaires des hôtels fut alors très faible (seulement + 2,7 %). Cette expérience passée aurait pu être mise à profit et personne ne serait déçu à ce jour ou tout simplement les prix ne se seraient pas envolés inutilement. Beaucoup sont ceux qui craignent un effet de chaîne sur l’activité des commerces en général affectés de surcroit par le départ de nombreux habitants et clients fuyant « l’enfer des jeux » (pagaille dans les transports, difficulté de circuler, réglementations spécifiques …). N’oublions pas non plus les musées et les activités touristiques autres qui seront elle aussi touchés par cette baisse de fréquentation étrangère. Paris risque de rester dans les esprits de touristes comme une ville chère.

Ces prévisions quelque peu pessimistes ne doivent pas pour autant servir de prétexte à certaines professions pour réclamer de nouveaux avantages telle l’ouverture des terrasses jusqu’à minuit, voire après 2 heures du matin ! On sait déjà quelle serait la suite, compte tenu de la logique municipale que nous connaissons trop, si une telle dérogation était accordée, elle deviendrait pérenne immédiatement après les jeux, ce que ne veulent absolument pas les habitants.

L’office du tourisme de Paris annonce pour le Grand Paris un prix moyen de la nuit durant les jeux de 481 € soit le double des prix habituels (et de ceux déjà annoncés pour les jeux paralympiques) ! On assiste en fait à une sorte de dévoiement de l’esprit des jeux face à l’argent allant jusqu’à provoquer dans certains cas rapportés par la presse des non renouvellements de baux de location où des locations pratiquées à des dates limitées de sorte que les biens puissent être loués à un autre prix durant les jeux…

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