Excepté la « période enchantée » des Jeux olympiques l’an passé, Paris continue de crouler véritablement sous les travaux. Travaux qui n’en finissent pas alors que la mairie avait annoncé haut et fort avant l’été leur échéance à la fin du mois d’août.
Il suffit de faire quelques pas dans la rue et le constat est sans appel. Palissades condamnant les trottoirs (obligation faite alors aux pétions de traverser la rue, les exposant au danger des fous de la bicyclette), échafaudages, circulation automobile modifiée ou interdite, condamnation de voies de circulation… Avec pour corollaire la multiplication des embouteillages. Les travaux se combinant avec les modifications des sens de circulation et les sens interdits installés du fait de la récente modification des plans de circulation. Le cafouillage est à son comble et les conséquences ainsi générées tout autant. Une grande gêne pour les Parisiens, les piétons et les automobilistes confondus. A cela, ne l’oublions pas, s’ajoutent les travaux courants, les travaux privés, les ravalements de façades, les restructurations, les réhabilitations et les réaménagements d’immeubles, ainsi que les travaux de maintenance (gaz, électricité, eau, chauffage urbain, fibre, métro…).
On en vient à la question qui nous taraude tous. Comment se fait-il que l’on ne puisse pas mieux programmer sur des périodes définies à l’avance tous ces chantiers dont beaucoup se télescopent et impactent des quartiers entiers ? D’autant que rien ne peut se faire sans l’aval de la Direction de l’Urbanisme (DU) c’est-à-dire la mairie de Paris.
L’exemple des travaux récents, rues du 4 Septembre et Réaumur, dépasse l’entendement. Ainsi pour réaliser une piste cyclable sont condamnées allégrement toutes les voies sauf une (il est vrai que ces travaux sont sans doute d’une nécessité telle qu’il faille mettre sens dessus dessous cette artère essentielle de ce secteur très passant de la capitale !). De la sorte ne subsiste qu’un étroit couloir de circulation continuellement bouché compte tenu du trafic. Quid alors du passage en particulier des véhicules de secours et des bus ? Pourtant il est évident que l’espace condamné est trop important par rapport aux besoins des entreprises chargées d’aménager la piste en question, même en tenant compte des règles de sécurité nécessaires pour protéger les personnels. Mais peut-être nous réserve t’on une piste cyclable d’une largeur exceptionnelle, une sorte d’autoroute à vélos ? Cet espace se trouve de fait condamné durant des mois, y compris durant les périodes sans travaux. A certains moments le chantier (comme d(autres) parait en effet abandonné, arrêté et pendant ce temps les malheureux conducteurs, automobilistes, taxis, livreurs et chauffeurs de bus sont contraints à l’attente, s’énervant de perdre autant de temps.
La plupart d’entre nous pense que tout cela est voulu de manière à éradiquer la voiture de Paris. Mais les bus, les taxis, les artisans qui se rendent sur leur chantier, chez leur client doivent ils subir de telles contraintes ? Ls riverains sont abasourdis par le bruit généré, les commerçants eux perdent des clients, voient leur chiffre d’affaires chuter et font grise mine. Rue de Rivoli, tout le long de la façade du BHV de hautes palissades viennent d’être installées sur la voie réservée aux bus (voir photo illustrant l’article). Malgré les restrictions de circulation imposées lors du COVID sur cette artère il est certain que ces travaux vont eux aussi perturber tout le secteur.
L’aberration de ne pas limiter les périodes de travaux dans l’année, de les regrouper, prend encore plus d’ampleur à l’aune de ces constats.