Jusqu’au 5 septembre, les Archives nationales nous invitent à découvrir à l’Hôtel de Soubise un document emblématique des collections et de l’histoire de France : le Décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848 (voir photo illustrant cet article).

Elle fait suite dans le cadre du cycle Les Essentiels ( lancé à l’automne 2021 et dont nous avons déjà parlé) portant sur les textes fondateurs de l’histoire de France à la présentation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. En agissant ainsi, les Archives nationales placent  » le visiteur dans une relation de proximité avec les originaux de documents dont chacun a entendu parler, parce qu’ils sont des marqueurs forts de notre Histoire et qu’ils interrogent aussi notre présent.« 

Replacé dans son contexte , le Décret d’abolition de l’esclavage de 1848 est  » mis en regard d’archives replaçant en contexte la réalité de l’esclavage colonial, fait majeur de l’histoire de France… »  Les documents montrent que « les combats menés pour voir aboutir les revendications de liberté, nées des aspirations des populations réduites en esclavage dans les colonies françaises, des Lumières et de la Révolution française. » Ce décret a mis fin à l’esclavage considéré dans les colonies comme « un attentat contre la dignité humaine et à la traite d’êtres humains, pratiqués depuis le début du XVIIe siècle dans les colonies françaises au nom d’intérêts commerciaux et encadrés notamment par le « Code noir ».

Les Archives nationales se sont associées pour ce faire avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage « dont l’éclairage et l’approche ont été extrêmement précieux pour situer le sujet dans les débats contemporains« . L’ abolition de 1848 se situe « dans le temps long et dans un processus mondial dans ses conséquences juridiques, sociales, économiques afin de réfléchir aux enjeux mémoriels de celle-ci. »

Les expositions à venir dans le cadre des Essentiels sont celles sur l’Ordonnance de 1944 (automne 2022) qui accorde le droit de vote aux femmes, et, au printemps 2023, sur la Loi dite Badinter de 1981 abolissant.