Depuis quelque temps déjà une frange de notre société se berce de fêtes pour, justifie-t-on, oublier les difficultés du moment (la Covid, la guerre qui s’installe en Europe, l’inflation et le prix qui montent…). La tendance était toutefois déjà bien en place avant la pandémie, mais depuis la fin de celle-ci, sous prétexte de se lâcher, c’est pire encore!
Soyons clairs, nos élus parisiens, malgré de beaux discours et avec une certaine dose de démagogie, encouragent la fête. Leur but et ce n’est pas nouveau est de faire de Paris la capitale de la fêtei se succèdent comme si en la matière il était besoin de compétition alors que l’objectif majeur d’une municipalité est de répondre aux attentes et besoins des habitants et non de satisfaire les fêtards qu’ils soient touristes ou non. La multiplication exponentielle des terrasses, les attroupements toujours plus nombreux sur les quais et les trottoirs, les festivals et manifestations en tous genres qui se succèdent à la chaîne sont le signe qu’il est peu porté intérêt aux administrés.
Le paroxysme de cet état de fêtes permanent est que même des établissements publics dont ce n’est pas la vocation organisent des fêtes au grand dam des résidents du voisinage. Des musées par exemple, afin de compléter leurs ressources financières, privatisent leurs locaux ou leur parc/jardin. C’est le cas du musée Picasso (voir photo illustrant cet article) ou du musée européen de la photographie. En effet les subventions sont réduites par la baisse des dotations de l’Etat ou des collectivités dont fait partie la mairie de Paris. Ce mode de compensation n’est pas du goût des riverains (nombreux sont en télétravail) qui subissent les conséquences (bruit, avant, pendant et après la fête conséquence de la livraison, du montage puis du démontage du matériel (pouvant durer 3 jours consécutifs).
La vie dans les quartiers concernés est devenue infernale, la responsabilité en incombe en effet à cette politique absurde au service du divertissement qui s’ajoute à celles du développement de la consommation et du tourisme de masse au détriment des habitants – qui sont tout de même ses citoyens-électeurs et contribuables – ou tout simplement de la sécurité publique, de l’hygiène publique, de la tranquillité publique, de la santé publique, autant de missions sur lesquelles les pouvoirs publics affichent leur carence fautive, au sens juridique du terme, et pis encore encouragent et financent leur violation.