La mairie de Paris communique abondamment à l’approche de l’été sur la possibilité qui va être donnée, aux Parisiens et autres habitants d’une vingtaine de communes voisines situées sur la Seine, de pouvoir s’y baigner afin de se rafraîchir en prévision des vagues de chaleur.
Assainir la Seine est une véritable gageure, coût estimé à 1,400 milliard d’€ en partie supporté par les contribuables! A l’origine le besoin était lié aux Jeux Olympiques car la Maire de Paris voulait voir des athlètes s’y ébrouer comme elle l’a d’ailleurs fait elle-même. D’ailleurs des nageurs ont refusé de s’y baigner quand d’autres ont été malades aprés avoir nagé et ce malgré plusieurs reports car l’eau n’était pas de qualité idoine . La désinfection des eaux reste donc le problème majeur (rejets des stations d’épuration, des 200 péniches amarrées le long du fleuve et des milliers de foyers branchés directement sur la Seine …). Des « corrections » ont été entreprises et se poursuivent. Le problème restant est celui de la météo, trop de pluie sature les réseaux d’assainissement et les eaux usés rejoignent la Seine ! Le risque a été limité sans être éradiqué malgré la construction d’un réservoir de stockage imposant près de la gare d’ Austerlitz. A cela s’ajoute une canalisation destinée à « désaturer les réseaux du sud-est de la région« .
Les sites sélectionnés pour se baigner cet été, outre les 14 retenus dans le val de Marne (Maison Alfort, Joinville le Pont…), le bassin de la Villette et un espace du canal Saint-Martin , sont situés dans le 12e (Bercy) et le 15e arrondissements (Grenelle) ainsi que le bras Marie face à l’Ile Saint-Louis pour Paris centre mais ce dernier (une zone de 70 x 20 m) côtoiera Paris Plage mais sera provisoire et non reconduit les années futures. Le ministre des Transports a souhaité en effet que les autres usages du fleuve ne soient pas impactés par cette baignade. Des professionnels se sont manifestés craignant un empiétement des zones de baignade sur celles des transports (péniches, bateaux de croisière…). Aussi la bras Marie ne sera ouvert que le matin et seulement le dimanche toute la journée. D’autres sites seront également prévus les prochaines années (l’Ile de Saint-Denis et l’Ile de Monsieur) obligeant des centaines de bateaux amarrés à se mettre aux normes d’assainissement requises.
L’autorisation de baignade débutera normalement le 5 juillet prochain et cela jusqu’au 31 août (ce sont les dates de Paris Plage). Les bassins seront délimités par des bouées pour protéger les baigneurs des embarcations. Des douches et des vestiaires seront installés. Des structures protégeront les baigneurs des embarcations. Et l’autorisation de se baigner sera donnée chaque jour par l’Agence régionale de santé en fonction du taux de concentration d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux à l’origine des de la gastro-entérite. Un site internet dédié sera renseigné quotidiennement.
Si ces aménagements marquent le retour de » la Belle Époque où des bains flottants attiraient les Parisiens sur le fleuve« , nous plaidons pour que s’opère une cohabitation harmonieuse entre les baigneurs et la navigation fluviale tout en espérant aussi que les bactéries ne fassent pas leur grand retour en raison des aléas climatiques. Une question cependant nous taraude, le coût final d’une telle opération aurait pu permettre la construction de combien de piscines utilisables toute l’année et par combien de personnes comparé au nombre de celles et ceux qui profiteront temporairement de la Seine ? (*)
(*) Selon les sources le coût d’une piscine municipale oscille entre 10 et 15 k€/ m2
Sources: Différents articles de presse Le Monde et Sortir à Paris du 14 mai et Le Figaro du 15 mai 2025.