Echange autour du programme d’Ariel Weil

Comme nous l’avons fait pour d’autre candidats, Marais-Louvre a interrogé Ariel Weil, candidat PS à la mairie de Paris Centre, sur les sujets de préoccupations de nos adhérents dont nous sommes porte-parole.

Le dossier de la propreté, pour lequel nous soulignons fréquemment qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux, nécessite selon la candidat des mesures diverses telles que , la révision des horaires de passage des camions poubelles et des horaires de nettoyage mais aussi, par exemple, l’installation des toilettes dans tous les jardins publics. Un plan local de propreté sera élaboré et défini avec les conseils de quartier. Nous sommes très sceptiques sur cette proposition pour avoir vu fonctionner de tels conseils qui ne sont ni indépendants, ni à même de traiter de sujets de cette importance, sauf si la désignation des membres, leur rôle, leur fonctionnement et les objectifs à atteindre sont revus en particulier en matière de propreté et de de sécurité qui ne semblaient pas entrer dans leur champ jusqu’alors…, ce qui semble pourtant vouloir être proposé par le candidat ? La volonté de verbaliser par des amendes proportionnées aux infractions que sont l’affichage sauvage, les tags, les encombrants, les épanchement d‘urine, les mégots déjections canines…, ne pourra se faire sans l’obtention de l’Etat d’une augmentation significative des amendes. Ce qui n’est pas gagné !

La tranquillité et la sécurité sont abordées et il est affirmé que « le centre de Paris n’est pas un lieu de fête… mais de vie », nous voudrions tellement que cette affirmation devienne réalité … Mais elle va à l’encontre des attributions dévolues à l’adjoint à la Maire de Paris en charge de la vie nocturne ! Les moyens mis en avant seraient le recrutement de médiateurs, relais d’information entre habitants et mairie, la création d’une instance de régulation pour lutter contre le bruit avec la police, la mise en place d’un permis à points attribué aux établissements de nuit (mais est-ce bien du ressort du pouvoir municipal ? ) et davantage de verbalisation des véhicules bruyants et des deux roues. Rien n’est annoncé sur les sirènes et les klaxons qui sonnent en permanence et perturbent fréquemment le quotidien et le sommeil des habitants ? En matière de terrasses, Ariel Weil met en avant comme exemple la signature d’un nouvel arrêté relatif à la place du Marché Sainte-Catherine qui interdit les terrasses fermées, les planchers et les contre-étalages tout en réglementant la hauteur des écrans et harmonisant les stores. Ariel Weil est aussi à l’origine, après une longue bataille, de la suppression des contre-terrasses qui enlaidissaient et encombraient la placette située à l’extrémité de la rue Bourg Tibourg. Bien entendu toutes ces orientations, est-il indiqué, seront soutenues par une police municipale forte de 5 000 agents.

Pour les locations saisonnières, l’idée de la Maire de Paris candidate à sa réélection, est reprise par le candidat du Centre, elle consiste à organiser un référendum auprès des habitants afin de déterminer le nombre de nuitées autorisées. Parallèlement les règlements d’urbanisme devront interdire la transformation de logements et locaux commerciaux en meublés. Sur le tourisme plus spécifiquement, il est proposé d’interdire les autocars touristiques, les mégaphones et les spots lumineux des péniches et bateaux mouches. Une concertation serait lancée aussi pour définir de grands projets d’aménagement et de redynamisation des Iles Saint-Louis et de la Cité. Pour cette dernière nous espérons que le projet tant décrié de Dominique Perrault sera abandonné, et qu’une véritable concertation en dehors de toute volonté d’affichage de la part des élus évitera la « merchandisation » de ce lieu historique rendu encore plus sensible depuis l’incendie de Notre-Dame.

La piétonisation du centre de Paris fait partie des priorités d’Ariel Weil. Nous avons objecté qu’un telle décision rendrait la vie difficile aux habitants. Recevoir des amis ou aller les rencontrer obligera à utiliser les transports en commun ou les taxis. Quid alors sur ce plan de la situation des personnes âgées mais aussi des familles et de la mono activité des commerces qui en découle … ? De plus le risque des rues piétonnes est d’y voir fleurir étales et terrasses de bars avec plus de bruit, tant de jour que de nuit. N’est-ce pas la fausse bonne idée… malgré différentes mesures d’accompagnement (livraisons, plateformes logistiques, plan de circulation révisé, navettes électriques, de nouvelles pistes cyclables, des espaces de stationnement réservés aux riverains et une présence plus importante sur le terrain pour réguler les comportements)?

Des dispositions sont envisagées pour pérenniser les commerces de proximité au moyen de préemption de locaux, de la modification du règlement d’urbanisme et ce qui est plus étonnant la participation des riverains au financement des commerces au bas de chez eux ? Sera-t-on en mode crowdfunding, en financement coopératif…?

D’autres propositions ont été abordées, pour l’essentiel il s’agit de l’installation de cabinets médicaux aux pieds d’immeubles, du lancement d’un plan de surveillance de la qualité de l’air dans les écoles, du développement de parcours sportifs, de la végétalisation des axes Réaumur et Quatre Septembre, de l’accélération de la politique de logements sociaux en faveur des classes moyennes et des familles. Sur cette politique nous avons réaffirmé qu’un correction d’importance était à mener car la politique menée jusqu’à présent à marche forcée pour la mixité sociale est loin d’apporter les effets escomptés, malgré un coût très élevé pour la collectivité (certains prêts pour le financement de ces opérations peuvent être d’une durée de 60 ans). Paris ne peut à elle seule prétendre réguler le marché de l’immobilier même en étant propriétaire de 18% du foncier bâti, c’est une vision utopique….Les autres avancées porteraient sur la garantie du paiement des loyers et des charges aux bailleurs privés, ainsi que le cofinancement avec l’Etat des logements pour les agents publics travaillant à Paris, ce qui est aujourd’hui une nécessité.

Il est annoncé, en guise de conclusion, qu’il fallait « rendre la richesse culturelle et patrimoniale de Paris Centre aux habitants grâce à des visites guidées, des coupe-files, et des ballades historiques proposés par les associations et les institutions ». Pourquoi la mandature actuelle n’y a-t-elle pas pensé plus tôt, y compris sur les thèmes évoqués plus haut. En réalité, les élections ont cette vertu pour les candidats, outre les surenchères toujours possibles, celle de leur faire regagner le plancher des vaches duquel il s’étaient un peu trop éloignés.

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