Face à Airbnb la mairie de Paris en appelle à Bruxelles

Après avoir fortement encouragé les locations saisonnières, la mairie de Paris, espérant quelques recettes supplémentaires tout en développant davantage le tourisme, se trouve prise à son propre piège. La montée de cette activité et l’importance prise par cette plateforme de location, comme d’autres d’ailleurs, a pour conséquence une pénurie de logements dans la capitale…Les mesures tardives prises par nos édiles en matière de déclarations, de durée de location et de contrôle sont vaines en raison de l’ampleur du phénomène qui touche aussi d’autres villes qui n’ont pas su réagir à temps. Les habitants du centre de Paris constatent et subissent quotidiennement les effets pervers de cette activité venue des Amériques…

Face à son impuissance à juguler cette expansion,  la ville s’est associée avec d’autres capitales (Berlin, Barcelone, Munich, Vienne et Bruxelles) qui ont saisi la Commission européenne afin  qu’elle prenne des mesures pour arrêter la progression tentaculaire de ces plateformes de location. L’idée étant qu’une nouvelle directive sur le commerce électronique soit édictée.  A ce jour en effet de telles plateformes, suite à une récente décision de la Cour de justice européenne, sont réglementées par une directive datant de  2000, de telle sorte qu’elles ne sont pas des sociétés immobilières mais « un service de  de la société de l’information »… Ce qui leur permet de contester les obligations nationales ou municipales qui leur sont ou seraient imposées!

La mairie estime désormais que la plateforme Airbnb n’a pas loué comme elle l’indique seulement 4 100 logements plus de 120 jours/an (qui est la durée de location maximum imposée) mais 30 000! La différence est de taille.

Il sera intéressant de suivre ce que fera la Commission européenne concernant ce dossier, mais il faut être lucide sa décision, si elle est favorable, risque de tarder et pendant ce temps Airbnb et ses consœurs disposeront encore de beaux jours devant elles pour croître, accentuant davantage encore la crise du logement dans la capitale et la flambée des prix.

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