Le péage urbain est défini comme « un système destiné à limiter la pollution et la congestion automobile de grandes agglomérations en rendant payant l’accès automobile au centre de ces villes et en incitant les automobilistes à garer leurs véhicules dans des parkings relais à la périphérie et à emprunter les transports en commun » (Wikipédia). Le contrôle est effectué par caméra à partir des plaques minéralogiques.
Plusieurs villes d’Europe ont mis en place ou expérimenté ce dispositif. En Norvège, les 3 plus importantes cités (Oslo, Bergen et Trondheim) l’ont adopté dès les années 80-90. Londres a suivi en 2003. 20 km2 de la capitale anglaise sont soumis à péage, le tarif a été modifié depuis avril 2019 pour les véhicules les plus polluants. Les résidents ont droit à une réduction de 90%. Mais le système repose sur le principe de n’interdire aucun véhicule du moment que son conducteur s’acquitte de la « taxe » comme au temps des octrois. Stockholm (malgré le mécontentement des communes environnantes), ainsi que Milan et Dublin utilisent aussi ce système. En revanche son application à Edimbourg a été rejetée massivement pas les usagers.
Dans la plupart des cas, les informations communiquées font état d’une baisse du trafic et de l’augmentation de l’utilisation des transports en commun sont indéniables. Mais des voix discordantes estiment que les études sont biaisées quant à la baisse de la pollution atmosphérique correspondante du fait de la non prise en compte de facteurs exogènes (en particulier lors des pics de pollution) .
A Paris, le débat est ouvert bien que la Ville, la Région et l’Etat aient abandonné pour l’instant l’idée de mettre en œuvre un péage, préférant utiliser la vignette Crit’Air qui permet d’interdire la circulation des véhicules les plus polluants. La CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) profitant de la période électorale des municipales a publié un livre blanc intitulé « Mieux vivre et travailler à Paris » dans lequel figurent plusieurs propositions à destination des candidats à la mairie de Paris. Dans ce document est dénoncé le fait que les entrepreneurs, les artisans…ne peuvent plus circuler dans Paris, tant le trafic est dense. Aussi est–il proposé la mise en place d’un péage entre 8h00 et 20h00, le tarif serait fonction de la cylindrée et de l’émission de C02 du véhicule. Des exceptions sont prévues (professionnels du transport, engins de travaux etc…). Mais des voix s’élèvent contre l’adoption de ces principes. Si la réduction de la pollution atmosphérique peut en découler, ce qui reste à démontrer, d’autres y voient une « conflit de classe », les personnes les moins aisées devant souvent utiliser leur véhicule pour leur travail.
Toutes ces considérations montrent que la question de la mise en place d’un péage à Paris ou dans l’agglomération parisienne n’est pas tant aisée qu’il y parait. Face aux contingences et conséquences que cela entraîne, les avantages ne sont pas aussi patents que ce qui peut être affirmé ici et là.
De toutes manières, à Paris où nos quartiers de l’hyper centre sont les plus affectés par l’intensité du trafic automobile et des deux roues, nous sommes persuadés que rien ne pourra être décidé sans tenir compte du Grand Paris. La capitale ne peut en effet agir seule sur cette question cruciale.