Alors que Paris et nos arrondissements du centre plus particulièrement regorgent de lieux culturels, un article du Figaro du 27 avril dernier n’est pas resté inaperçu, il consacrait une interview à Vincent Montagne président du Syndicat National de l’Edition et PDG du groupe Média-Participations qui s’exprimait sur la « chaîne du livre » elle aussi sinistrée par la pandémie. L’interviewé prédit en effet une chute de 30% du chiffre d’affaires du secteur pour l’exercice 2020. Annulation du Salon du livre cette année, des parutions de livres qui seront reportées, voire ne seront jamais édités, Les libraires, les éditeurs, les auteurs et tous les métiers du secteur sont touchés. A ce titre il demande un soutien massif de la part des pouvoirs publics à hauteur de 8 à 10 milliards € avec un appui des banques arguant que dans le cas contraire la diversité éditoriale et les jeunes auteurs (NDLR et tous les acteurs de la culture) seraient parmi les grands perdants du Covid 19. Quid aussi des intermittents du spectacle qui demandent à être davantage indemnisés, une année blanche est réclamée pour bénéficier du chômage ?
Vincent Montagne de son côté regrette surtout que les librairies ne soient pas restées ouvertes durant le confinement alors que les plateformes de ventes directes sont restées actives. Or le maillage des librairies et des bibliothèques et les grandes enseignes de produits culturels sont selon lui « un atout formidable de transmission de la culture et répond au besoins de besoin de proximité et de maillage territoriale »…. rien ne remplacera le livre physique « . Il ne faut en fait pas perdre ces avantages et aussi éviter que la pandémie accélère la fermeture des librairies, un mouvement que nous avons constaté dans nos quartiers depuis plusieurs années,
La lecture figure parmi les facteurs d’équilibre durant le confinement. Pour beaucoup de personnes « elle crée de l »émotion de l’humour, de la dérision et de la profondeur face à l’angoisse« , au même titre que la musique, le cinéma, le théâtre et l’opéra. Les cinémas, les théâtres, les grands musées, les salles de concerts resteront donc en core fermés et les festivals et événements de plus de 5 000 personnes sont interdits jusqu’en septembre. Pourtant la culture dont a été soulignée l’importance dans le cadre du confinement reste toujours aussi importante encore pour la période de déconfinement. Seuls en effet les petits musées, galeries d’art, les bibliothèques (sauf celle de Beaubourg ou de la BNF trop importantes à adapter aux mesures barrières) et médiathèques pourront rouvrir dès le 11 mai,
Quand il sera possible de rouvrir le lieux de spectacle, la distanciation obligatoire dans les salles et sur scènes posera problème et les règles édictées sont du point de vue des professionnels inadaptées. Comment cela va t’il être possible pour des danseurs de se distancier et quid du masque pour les acteurs de théâtre et les chanteurs ? Le Directeur de l’Opéra de Paris est d’ailleurs monté au créneau pour dénoncer la situation de son établissement. Même en septembre les professionnels estiment ne pas pouvoir rouvrir tant la préparation en amont demande du temps et toute une organisation préalable. Dans un rapport de 29 pages destiné au Président de la République, établi par le professeur François Bricaire, il est proposé des recommandations pour le déconfinement du secteur culturel qu’a détaillées le JDD du 02 mai dernier. Des règles strictes sont préconisées, telles 2 sièges d’écart et en quinconce dans les salles, le lavage des mains et le port de masques, un marquage au sol pour les entrées et les sorties, la suppression des vestiaires et des entractes qui procuraient des recettes non négligeables, le nettoyage décontaminant des matériels et des instruments …