La mairie de Paris s’attaque aux « dark stores »

La mairie s’attaque enfin aux dark stores, source de nuisances pour les riverains, alors que les implantations se multiplient à grande vitesse ! Nous l’avions signalé à plusieurs reprises dans notre blog car les Parisiens sont tous de près ou de loin touchés par le phénomène et Paris Centre n’y échappe pas. . 

Un « dark store » rappelons-le est en fait un commerce alimentaire sans clients d’où son nom un  « supermarché qu’on ne voit jamais »  dédiés à la livraison à domicile. Les employés appelés «les pickers» arpentent les allées à la place du client et lui préparent sa commande passée en ligne qui lui est livrée très rapidement.  Ces nouveaux supermarchés de produits alimentaires de première nécessité font suite aux « dark kitchens » pour la livraison de repas qui se sont développées avec la progression de l’e-commerce et surtout avec la pandémie. Il faut savoir que la livraison à domicile a connu au plan national une croissance de 45% en 2020. De ce fait, les groupes qui ont développé les livraisons à domicile et qui sont cotés en bourse voient leur valorisation exploser.  

L’installation de ces entrepôts en centre ville pour être au plus près du client, livré souvent en 15 mn, est soumise au code de l’urbanisme qui n’est a priori pas toujours respecté. Selon une enquête de l’APUR, 80 « dark stores » d’une dizaine d’enseignes différentes sont implantés sur Paris (qui en compte 60) et sa proche banlieue.

Or le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Paris n’autorise pas l’installation d’entrepôts dans les rez-de-chaussée et les sous-sols des immeubles à usage d’habitation. Il faut utiliser des entrepôts déjà existants ou transformer des locaux qui n’incluent pas de logements d’habitation. Ainsi que le spécifie la mairie « toute transformation de locaux commerciaux vers une autre destination nécessite une autorisation d’urbanisme… » sachant « …que le PLU  comporte une cinquantaine de périmètres de localisation d’Espaces de Logistique urbaine (ELU). »  Il est possible de consulter les autorisations accordées par la Direction de l’Urbanisme en ligne sur open data Paris 

Pour un meilleur contrôle des ces implantations et ouvertures de dark stores, la mairie de Paris a organisé une réunion publique le 25 mars faisant le point sur ces créations, sur les règles strictes qui s’appliquent dans le cadre du PLU (ainsi dans un local il est impossible d’«utiliser plus d’un tiers de la surface de plancher total pour du stockage ») et autres subtilités.

Nombre de riverains incommodés par les nuisances liées à l’arrivée dans leur rue de ces entrepôts ont alerté les autorités. Ces nuisances principalement sonores sont dues aux livraisons entrantes et sortantes (camions, coursiers bruyants , va et vient continu, éclats de voix…).

Écoutant les riverains et les habitants, ce qui n’est pas si fréquent pour être mentionné, la ville a décidé d’ouvrir la possibilité aux riverains de signaler toute installation pour vérification auprès de ses services. Restons prudents car pour le moment nous ne savons pas s’il s’agit d’une volonté réelle de lutte contre les abus ou d’un simple effet d’annonce à l’image de ce qui se passe sur les abus liés aux terrasses ?

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