La photographie qui illustre cet article a été prise par mes soins, dimanche matin 20 mars 2022 à 10h00, côté rue du Grenier Saint-Lazare, à hauteur du n°16, au débouché du passage piétons qui mène au Quartier de l’Horloge. Pire que de la honte c’est une forme de désespérance qui envahit les habitants de voir ainsi souillé si facilement et gratuitement leur quartier.
En l’occurrence ici, nous avons un échantillon complet de ce qui est devenu notre quotidien en matière de malpropreté, des affiches sauvages collées, déchirées et pendantes sur une palissade de tôle servant à délimiter des travaux (en l’espèce l’aménagement d’un immeuble inversé), d’affreux tags sur un socle en béton, des sacs poubelles entassés en nombre, des mégots et, non loin de là, un épanchement d’urine ainsi que des déjections canines. Et accentuant ce laisser-aller, ce que l’on côtoie de plus en plus, des feux tricolores malades (dans d’autres cas ce sont des lampadaires) bricolés et scotchés, faute d’être remplacés ou réparés selon les règles. Est-ce cela que l’on veut pour Paris ? Est-ce cela que les électeurs de l’équipe municipale en place attendent de leurs élus ? Ces derniers veulent-ils faire fuir les Parisiens et les touristes ?
Cet état de fait pitoyable traduit une forme d’indigence voire une certain mépris qui ne manque pas d’excéder les Parisiens et de poser question … pouvant laisser à penser que les caisses de la capitale étant désespérément vides, la « propreté » a été sacrifiée sur l’autel des coupes budgétaires. Faudra-t-il attendre des jours meilleurs pour procéder au remplacement du mobilier urbain meurtri incriminé ? Comment est finalement utilisée la taxe de balayage que la mairie de Paris appelle » redevance locale pour service rendu ». Lorsque l’on découvre jour après jour tous ces clusters de saleté, la question se pose de savoir quel service est effectivement rendu ? Pendant ce temps, et malgré la disette, moult associations qui n’en ont pas besoin sont gavées au lait des subventions municipales. Pour cela, en plagiant une ancienne ministre du travail, « de l’argent il y en a ! »…
Les habitants ayant connu Paris plus propre ne se résignent pas à constater jour après jour la dégradation de leur ville. Le choc est très rude pour ceux qui arrivant de province ou de l’étranger découvrent la ville qu’ils avaient idéalisée avec une telle débauche de malpropreté où se côtoient immondices, souillures et saccage. La saleté, une autre forme de pollution qui n’est jamais qualifiée comme telle, n’a curieusement pas la cote face à la pollution atmosphérique qui sans doute apparait plus noble et permet d’honnir les automobiles responsables de tous les maux.
Nous restons attachés en tant qu’habitants de Paris Centre à la mise en place sans tarder d’une convention « citoyenne » (ce qualificatif si souvent utilisé par nos élus) qui élaborerait un plan de lutte contre la malpropreté et aurait l’avantage de confronter les points de vue, les idées et les remèdes tout en mettant au point une organisation d’un suivi périodique qui permettrait de suivre les évolutions, une sorte de tour de contrôle. Chacun, spécialiste, habitant, association, élu apporterait sa pierre à l’édifice afin de tendre vers un traitement efficace de la pollution par la saleté et assurer la prévention et l’application des sanctions contre ceux, souvent repérables, qui sont à l’origine de ces incivilités. Il ne faut pas grand chose pour mettre sur pied une organisation ad hoc et parvenir au but recherché.
Un Paris plus propre !! Tout n’est question que de volonté et de conviction.
Bravo pour vos articles. Oui. Paris ville sale alors que pullulent des palissades pour travaux qui gênent la circulation et les piétons (je suis piéton). Il me semble que les travaux de voirie sont payés par nos impôts ? Il me semble qu’il y a un très gros scandale car ces entreprises de voirie doivent gagner beaucoup d’argent. Les riverains ne sont pas questionnés sur ces travaux et il me semble qu’ils sont très mal conçus et réalisés (sauf si on considère qu’on veut empêcher les humains de vivre correctement ). Si on voulait chasser les habitants de Paris, on ne s’y prendrait pas autrement.