La région Ile de France fait son panégyrique

La Région Île de France a fait distribuer à chaque francilien deux revues sous enveloppe retraçant les avancées et réalisations de l’équipe en place. Le contenu des revues, l’une sur la région proprement dite et l’autre sur Ile de France Mobilités, est parfois redondant. Il constitue un panégyrique, un enchevêtrement de chiffres les plus divers et si nombreux que l’on y perd son latin. Nous avons essayé de retenir les données les plus pertinentes que nous regroupons ci-dessous. Nous soulignons néanmoins le coût sans aucun doute très élevé de l’envoi postal (à l’heure où les économies de papier sont partout encouragées) de ces documents servant surtout à mettre en valeur l’équipe majoritaire en place à l’occasion du mi mandat.
Tout d’abord, point positif, la région a semble-t-il réalisé des économies sur son train de vie sans accroître les impôts malgré le désengagement effectif de l’Etat dans le financement des régions, ce qui est d’ailleurs rappelé.
La révision de la tarification dans les transports en commun avec notamment le forfait « Liberté + » est une avancée intéressante sachant que les investissements dans les infrastructures de transport sont massifs (1 200 nouveaux trains métros et RER mis en service, 500 km de pistes cyclables…). Le plan anti bouchon est mis en avant mais se trouve sans doute en décalage avec ce qui est fait dans Paris intra-muros en matière de circulation automobile. Il est même question de « révolution » dans les transports (lignes prolongées, matériels neufs, gares rénovées, temps de transport réduit (?), renforcement de la propreté (?)…
16 000 caméras de surveillance ont été installées, 70 commissariats de police ont été construits ou réhabilités, de nombreux agents de sécurité ont été déployés dans les transports et les lycées. Pour ces derniers les budgets sont conséquents (1 milliard d’€/an) tant en matière de construction que de rénovation car dixit la revue nombreux étaient les établissements atteints de vétusté, « d’ici 2028,  30 000 nouvelles places auront été réalisées ou lancées » traduisant le développement démographique qui est à l’inverse de celui de Paris qui a perdu 100 000 habitants ces 10 dernières années. Des ordinateurs portables ont été distribués aux élèves de seconde (150 000 unités).
Une action volontariste semble avoir été menée pour combattre les déserts médicaux. Les aides au chauffage, les bourses étudiants, les aides à l’achat de vélos électriques, la construction de parkings à vélos, de logements sociaux, de logements intermédiaires, de logements étudiants, de logements rénovés, un budget participatif écologique, renforcement de la lutte contre le bruit (celui des terrasses des bars n’est pas mentionné), une gestion des déchets plus écologique, l’aménagement de parcs, la plantation d’arbres (1 000 000 de spécimens plantés), le financement d’équipements de laboratoires de recherches, la soutien apporté aux entreprises et commerces, l’ouverture d’espaces de coworking, intelligence artificielle, une meilleure accessibilité, des équipements culturels plus nombreux, la rénovation de bâtiments cultuels…tout ou presque est listé.
Bien entendu Paris est inclus dans tous ces financements (ainsi durant le Covid 1 500 cafés et restaurants ont été aidés pour aménager leur terrasse !). Les infrastructures notamment sportives liées aux JO ne sont pas oubliées, la région ayant pris sa part, ni d’ailleurs les agriculteurs qui ont bénéficié de mesures de soutien.
Les oppositions qui s’expriment dans ces publications dénoncent l’endettement de la région mais aussi les coupes dans le budget 2025, ainsi que le tarif élevé des transports et de la restauration des lycées, les ZFE (zones à faibles émissions remises en cause par les députés), les investissements insuffisants liés au changement climatique…
La lecture laisse tout de même un goût curieux. On découvre beaucoup de satisfécits à l’image de ceux que se décerne régulièrement la mairie de Paris, que ce soit sur le nombre d’arbres plantés ou des km de pistes cyclables…,. Une sorte de ce que l’on appelle en comptabilité « les comptes miroir ». Y a t’il lieu d’ailleurs de se comparer dans les actions menées alors que l’essentiel de ce que les électeurs demandent aux élus de la plus grande région de France consiste surtout à répondre à leurs réels besoins quotidiens ?

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