La vitesse à 50km/h sur le périphérique portée devant le tribunal administratif

Contrairement à tout ce qui a pu être dit annoncé, dit, commenté et débattu sur la décision de passer à une limite de vitesse de 50km/h sur le périphérique, le mécontentement ne faiblit pas après deux mois d’entrée en vigueur de la mesure. 500 usagers ont décidé en effet de mener une action en justice en vue de son annulation. Le tribunal administratif a été saisi le 29 novembre dernier d’une requête en annulation de l’arrêté municipal incriminé. S’associent à cette action 2 associations qui se sont déjà fait connaître pour avoir engagé des actions judicaires, la Fédération française des motards en colère et la Ligue de défense des conducteurs. Un collectif a été créé via la plateforme « Riposte juridique » à laquelle peuvent se joindre tous les automobilistes et motards pour la plupart de la région Ile de France contraints par cette règle.

Dans ce recours, il est expliqué que du fait de la suppression de la circulation entre les voies (« l’interfile ») pour les deux roues est désormais interdite. ils dénoncent aussi le report d’une partie du trafic sur Paris intramuros à l’origine de nouveaux embouteillages ou de leur aggravation. les plus touchés sont semble t’il les taxis et VTC mais aussi les transporteurs.

Sur le fond du dossier, la question juridique qui se pose est de savoir si la Maire de Paris avait seule le droit de changer la limite de vitesse sur le périphérique ? Le préfet de police aurait dû donner son avis selon certains spécialistes, puisqu’il s’agit d’une « route à grande circulation » ? Sur un autre plan, des conseils des plaignants estiment que la consultation du public, dans ce cas obligataire, n’a pas été effectuée dans les règles… Est mise aussi en avant la question de la hiérarchie des normes, c’est-à-dire en ce sens que le décret qui avait institué la limitation à 70 au lieu de 90 km/h a été signé en 2014 par le Premier ministre d’alors (Manuel Valls). Cela nécessitait, s’il y a un changement, d’opérer de la même façon et pas par une simple décision municipale, comme cela a été fait. Toujours cette hardiesse de nos élus parisiens qui n’hésitent pas à éviter le chemin le plus orthodoxe pour mener à bien leur action.

Enfin, en ce qui concerne l’argument qu’une vitesse réduite est synonyme de moindre pollution en matière de bruit et de qualité de l’air et de davantage de sécurité, nombreux sont ceux qui pensent que c’est une erreur d’appréciation car rien ne vient étayer, ni corréler ce type d’affirmation. Il serait même admis que le périphérique est plus sûr que les rues et voies de circulation dans Paris. Le Figaro du 29 novembre 2024 rapporte les propos d’un des avocats choisis pour cette affaire « sur le créneaux 28-31 octobre 2024, on constate une augmentation des accidents de 113% par rapport à la même période en 2023.« 

De quoi alimenter ce dossier qui pourrait durer au plan judicaire et aboutir à une retour de 70km/h. A suivre, car le report de circulation sur la capitale n’est pas à négliger. Ce qui est enlevé d’une main réapparait ainsi dans l’autre…

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