Au 14 rue de Mail (ex 2e arrondissement),en plein cœur des magasins de grandes marques de tissus d’ameublement, est installé l’Institut pour les Savoir-faire Français (nouvelle dénomination depuis 2024, en remplacement du nom précédent d’Institut National des Métiers d’Art (INMA).
Fondé en 1889 parle directeur des beaux Arts de l’époque et le bijoutier Gustave Sandoz pour « rapprocher créateurs et industriels, artistes et artisans d’art pour renouveler les arts appliqués » l’Institut s’appelant alors Société d’Encouragement aux Arts et à l’Industrie afin de « mener une politique de soutien aux professionnels des métiers d’art et du patrimoine vivant pour les faire grandir et les faire rayonner tout au long de leurs parcours, en France comme à l’international. Avec la coordination des Journées Européennes des Métiers d’Art ; la facilitation de collaborations entre les professionnels, les métiers, institutions, maisons et prescripteurs ; la production de données et de documents de référence sur le secteur ; le pilotage du programme Maîtres d’art – Elèves ; la gestion du label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), la sensibilisation du jeune public et le soutien à la formation : l’INMA mène des actions en faveur d’un futur des métiers d’art et du patrimoine vivant ouvert, prometteur et ambassadeur de la plus grande excellence française. » On doit à l’institut le lancement en 2002 des Journées des Métiers d’Art. Le label « Entreprises du patrimoine vivant » (*) a été créé dans la foulée en 2005 par L’Etat.
L’Institut oriente ses actions autour de trois grandes missions, « faire rayonner le savoir-faire d’excellence français auprès de tous les publics (voir centre de ressources infra), faire perdurer les savoir-faire d’excellence par leur transmission et la formation tout au long de la vie des professionnels (en améliorant l’offre de formation) et faire grandir les entreprises dans tous les domaines nécessaires à leur développement » (en valorisant les offres d’accompagnement). Cela afin de faire face aux grands défis professionnels, institutionnels, et sociaux.
L’Institut est régi par un conseil d’administration comprenant 14 membres titulaires (dont des responsables d’entreprises connues) et 3 membres de droit ( les ministères de l’Éducation nationale, de la Culture et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat France) et une équipe dirigeante. Riche d’un fonds documentaire unique sur le métiers d’art, l’INMA dispose d’un centre de ressources, » un lieu d’information et de recherche sur les métiers d’art. Il est ouvert à tous les publics. Scolaires, étudiants, enseignants, porteurs de projet, professionnels mais aussi chercheurs, journalistes… Chacun peut profiter de la salle de consultation et du portail documentaire en ligne« .
L’institut touché par les restrictions budgétaires ambiantes, vient récemment, alors qu’il connait des difficultés financières et s’inquiète de la prochaine dotation qui lui sera réservée, de se placer en en procédure de sauvegarde après avoir pris des mesures d’économie (effectif diminué de moitié, locaux plus petits…). Il convient de signaler que tout un chacun peut adhérer (35.00€ déductible des impôts), les dons sont aussi acceptés, le but étant de pouvoir continuer à « aider les jeunes à obtenir des empois porteurs » et d’assurer la pérennité du savoir-faire français en la matière.
(*) Curieusement au printemps dernier, l’Etat a décidé de transférer ce label au mastodonte suisse de la certification SGS (Société Générale de Surveillance: 93 000 collaborateurs dont 2 800 en France, 2 600 bureaux et laboratoires, 153 en France). Est-ce bien judicieux ? Nous en doutons car les métiers d’art comme leur évaluation restent une spécificité française. A priori nos métiers d’art et avec eux tout l’écosystème dont ils dépendent doivent rester franco français…