Les lumières ont brillé de tout leur éclat à l’occasion de la réouverture de Notre-Dame, la Tour Eiffel étant elle aussi toute illuminée, ainsi parés ces deux monuments de la capitale dardaient, un magnifique éclat en cette nuit froide et tempétueuse. Il en était tout autre dans bien des rues parisiennes où les éclairages semblent avoir perdu depuis quelques temps déjà une forte part de leur intensité.
Dès que la nuit tombe, qu’il y ait ou non des commerces, beaucoup d’entre eux éteignant leurs éclairages et enseignes électriques assez tôt dans la soirée, bien des artères paraissent alors moins sûres. Les économies d’énergie, la réduction de la pollution, y compris lumineuse, sont la cause de cette situation que l’on constate dans d’autres villes en France et d’autres pays. De nombreuses municipalités réduisent en effet l’éclairage public afin de diminuer les coûts et de mitiger l’impact sur l’environnement. La protection de la faune est aussi prise en compte dans les choix qui sont faits.
Dont acte ! Toutefois la sécurité des habitants et visiteurs doit primer. Marcher dans une rue obscure peut être angoissante, dangereuse (pickpockets, cyclistes sans phare, souvent des livreurs qui empruntent les trottoirs…). Citons à ce sujet un passage de l’article consacré à l’éclairage public publié sur le site de la mairie Paris Professionnel « Patrimoine à la loupe » « Fiat Lux ou l’éclairage à Paris » paru le 27 12 2023. Ce n’est en effet pas par hasard si depuis 5 siècles « L’éclairage des rues de Paris a été une aventure pleine de rebondissement… D’abord pour des raisons de sécurité, puis pour aboutir à une démarche pratique et esthétique. De la chandelle, à la lampe, en passant par le gaz pour arriver à l’électricité, la révolution de l’éclairage public a fait de Paris la ville lumière« . Est-ce bien encore le cas face au nombre de rues mal éclairées (voir par exemple la rue des Francs Bourgeois dans sa partie entre les Archives nationales et l’intersection avec la rue Vieille du Temple) ?
Un bon éclairage public améliore la sécurité des piétons et des véhicules et contribue au sentiment de sûreté. Certains spécialistes de l’éclairage public affirment que « même injustifié, le sentiment d’insécurité peut affecter le comportements des individus de la même façon que s’ils étaient réellement en danger. » Aussi est-il important de ne pas négliger les conséquences d’un éclairage public insuffisant pour les personnes, il doit être d’au moins 10 Lux selon certaines études (à comparer celui des routes et autoroutes entre 15 et 50 Lux) (*).
Plutôt que d’uniformiser l’éclairage ne serait-il pas plus astucieux, afin de réduire les coûts et la pollution, de limiter l’éclairage dans les zones où il est moins déterminant, en particulier les voies où la circulation est la moins accidentogène, ou celles où le passage des piétons est dense. Plus d’information, plus de préparation des Parisiens sur ces questions et ces choix serait opportunes (communiquer sur l’empreinte carbone, l’action sur l’environnement et la faune..).
Comment faire adhérer et faire accepter sans expliquer ? C’est une question de bon sens qui peut aussi faire changer notre perception de l’éclairage. Des expérimentations d’éclairage intelligent ont eu lieu dès 2021 dans certaines rues du XVe en particulier, au travers d’une équipement « smart lighting » intégré sous le capot des luminaires permet une gradation de l’éclairage nocturne. C’est-à-dire que l’éclairage faible remontre dès qu’un piéton, un cycliste ou une voiture est détecté. En 2021 toujours la « Ville de Paris a attribué son marché d’éclairage public, pour 10 ans et un «montant inédit» de 704 millions d’euros, au groupement Cielis qui rassemble Citelum, filiale d’EDF, et Eiffage, mettant en avant un gain énergétique de 30% par an » (*). Le système proposé développe » une extinction programmée des lumières dans les parcs et espaces verts après leur fermeture au public. » L’arrivée de l’intelligence artificielle devrait permettre de réguler davantage encore et plus facilement l’éclairage public et l’individualiser par quartier, par rue sans avoir à engager de savants calculs statistiques ou prendre des décisions empiriques.
NDLR: Citations issues de [S] City du 10 janvier 2019.
(*) Boyce, P.R., N.H., Hamilton; B.J., & Bruno.L.D (2000). Perceptions of safety at night in different lighting conditions. International journal of light Research and technology, 32 (2), 79-91.
(*) Le Figaro Economie du 04 11 2021.
Eclairage !!
Dans le quartier saint Eustache, on éclaire la Bourse du Commerce , l’église saint Eustache et la Canopée.
Par contre sur la dalle des Halles, lieu piétionnier, un lampadaire sur 2 est en fonction lorsque la nuit est là.
Peut-être pour le bien être des oiseaux et des campeurs ….
Mal voyante, je tremble quand je dois déambuler à la nuit tombée dans les rues de Paris :trottoirs défoncés, travaux, cyclistes trop souvent depourvus d eclairage, qui foncent malgré les passages pour piétons. Dans quel siècle et quelle ville vivons=nous pour à avoir ainsi à craindre pour notre securite?