Le candidat LR de Paris Centre répond aux questions de Marais-Louvre

Notre association a rencontré Rachida Dati et son équipe de campagne pour les élections municipales à Paris. Nous avons ainsi pu échanger avec Aurélien Véron candidat à la mairie du nouvel arrondissement du centre. A cette occasion nous lui avons remis un questionnaire reprenant tous les sujets qui nous intéressent en tant que Parisiens habitants des 4 premiers arrondissements. Celui-ci vient de nous être retourné complété des réponses .

Nous le publions ci-dessous in extenso

  • Propreté, vie nocturne :

L’insécurité commence avec la saleté selon la fameuse théorie de la vitre cassée. Retrouver des rues et des murs propres et entretenus aura aussi des répercussions sur l’insécurité dans nos quartiers. Division des services d’entretien, horaires réduits et absentéisme élevé, outils inappropriés, budget de dératisation abaissé, c’est l’ensemble du management des services de propreté qui est à revoir. Sans nécessiter un budget supplémentaire significatif (investissement dans des équipements performants, hausse du budget de dératisation), nous nous attellerons à la tâche de réorganiser ce secteur afin de remobiliser les équipes sous l’autorité d’une direction centrale. Les maires d’arrondissement seront davantage associés à la définition de la politique de propreté.

Nous aurons pour priorité immédiate de réprimer les petites incivilités dans les rues passantes. A commencer par les jets de déchets et mégots par terre, la conduite dangereuse de trottinettes, les tags et l’affichage sauvage… Les fêtes bruyantes, sur les berges ou dans nos rues habitées, seront encadrées avec fermeté afin de limiter les nuisances sonores et autres pour les riverains qui ont le droit de dormir la nuit et de garder leurs rues propres.

La contrepartie est l’offre renforcée de poubelles adaptées et de sanisettes sur les lieux de passage intensif, notamment nocturnes pour mettre fin aux tristes urinoirs géants à ciel ouvert. En particulier sur les berges pour cesser leur transformation en pissotière géante les longues soirées d’été et en faire à nouveau un lieu de balade familiale avec des équipements destinés aux enfants.

Enfin, la dératisation exige un budget constant que nous rétablirons pour abaisser fortement la population des rats parisiens, estimée actuellement 2 fois plus élevée que le nombre de Parisiens eux-mêmes.

  • Réglementation des terrasses

Nous ne tolérerons plus les débordements de terrasses et présentoirs, des arcades de la rue de Rivoli à celles de la place des Vosges. Ces occupations de la voie publique ne seront plus acceptées lorsqu’elles seront excessives et constitueront une gêne pour les riverains. Nous tiendrons évidemment compte de la conjoncture : une tolérance est de mise afin de permettre aux commerces de survivre en période difficile (grèves, gilets jaunes…).

  • Traitement des nuisances sonores

Des bars aux terrasses remplies jusque tard dans la nuit aux soirées festives des entreprises du net installées dans le 2ème, l’esprit festif de Paris Centre a son pendant négatif pour les riverains : le bruit. Les solutions existent : insonorisation, vigiles surveillant l’animation à l’extérieur pour les gros établissements. Mais cela ne suffit pas. Nous allons devoir corriger les mauvaises habitudes qui ont été prises. La mairie aura un référent dédié qui sera en relation avec la police municipale. Son rôle consistera à centraliser les informations des riverains souffrant de cette nuisance afin d’identifier les points noirs récurrents au niveau municipal.

Une phase de médiation sera entreprise dans un premier temps auprès des entreprises et établissements en cause avec l’objectif de trouver une solution pérenne (investissement dans l’insonorisation, encadrement des clients…). Nous pousserons à des sanctions administratives dans un second temps avec la fermeté nécessaire afin d’être respectés par ceux qui estimeraient la mairie trop faible pour agir.

  • Quid des locations saisonnières ?

La location saisonnière ne doit pas dépasser un seuil critique dans le centre de Paris afin de ne pas transformer nos quartiers en vaste résidence à touristes. Le nombre de jours de location autorisés sans complication a déjà été fixé pour les propriétaires de résidence principale. Les propriétaires de résidences secondaires, eux, doivent préalablement recevoir l’agrément de la mairie de Paris qui peut tout à fait les refuser.

Prévenir les propriétaires que les revenus tirés de la sous-location saisonnière par des locataires (avec leur accord, cela va sans dire) leur revient éviterait nombre de facilités et d’abus par ailleurs.

Enfin, la location saisonnière dans des locaux commerciaux ne relève pas de la municipalité. Il faudra pousser le vote d’une loi pour permettre au maire de l’interdire.

Enfin, le traitement des nuisances diverses dues à des locataires saisonniers indélicats doit être ferme et sans concession afin de respecter la vie des habitants qui n’ont pas à subir ces désagréments, d’autant qu’ils peuvent vite gagner en fréquence.

  • Comment améliorer la circulation automobile et quid des deux roues ?

La juxtaposition bricolée d’aménagements (couloirs, croisements, pistes sur trottoirs) dédiés à différentes catégories de véhicules a engendré une grande confusion. La multiplication effarante de feux, tous asynchrones, a brisé les derniers espoirs d’une mobilité fluide. La politique volontaire du bouchon permanent entretien un niveau inutilement élevé de pollution. Mais elle nourrit aussi le stress général. Automobilistes agressifs, deux roues à la conduite nerveuse, cyclistes intolérants, nous sommes tous victimes de ce chaos de la voirie. Une hausse malheureuse des accidents corporels en résulte mécaniquement, les premières victimes étant les piétons.

Nous engagerons un plan global de refonte de l’ensemble des mobilités afin d’aboutir à de la cohérence dans la sécurité, première priorité, dans la fluidité et avec une articulation intelligente des modes de transport, en particulier en termes de stationnement de vélos et autres véhicules. Si cela ne concerne pas directement le centre de Paris, ce plan sera coordonné avec les municipalités voisines de Paris pour remettre en question la muraille que la mairie actuelle a érigée entre Paris et la banlieue. La poursuite du plan de vélopolitains assurera une circulation rapide et protégée des cyclistes.

Nous reviendrons sur le choix du tout-bouchon pour celui de la fluidité en recourant aux logiciels de coordination des feux de croisements qui ont fait leurs preuves dans le monde. Nous lutterons par exemple contre les bouchons sur les quais, largement amplifiés par le report des berges dont nous ne remettrons pas en cause la piétonisation. Moins de bouchons sur les quais, ce sera moins de bruit et moins de pollution pour leurs riverains. Nous ferons en revanche à nouveau des berges un lieu de balade familiale avec des équipements destinés aux enfants plutôt qu’un lieu de fêtes permanente.

  • Quelle police ?

L’insécurité a explosé. Les violences crapuleuses ont augmenté de 40% en 9 mois dans le 1er et de 70% dans le 4ème! Cambriolages, agressions physiques, notamment de personnes âgées, vols dans les voitures en stationnement… La montée de l’homophobie frappe aussi de plus en plus souvent l’une des communautés historiques de nos quartiers. Leur droit fondamental à la liberté d’être soi et à la sécurité n’est plus respecté.

Nous créerons rapidement une police municipale armée et formée à la lutte contre les vols, agressions et autres violences dont nous constatons (et parfois subissons) l’explosion. Nous doublerons le nombre de caméras de vidéo protection couplées à des logiciels d’aide à la surveillance. La police municipale sera déployée sur les lieux et aux horaires résultant de l’analyse des délits observés et déclarés.

  • Logement social et mixité sociale

Arrêt des constructions et acquisitions de logements sociaux tant que le parc actuel ne sera pas dans un état satisfaisant. Plafond de 30% de HLM par quartier pour prévenir le risque de ghettoïsation.

Les logements sociaux seront attribués prioritairement et dans la transparence aux puéricultrices de crèche, aux pompiers, aux policiers, aux infirmières et aux classes moyennes qui font vivre Paris.

  • Diversification de l’activité commerciale

L’utopie piétonnière pour nos quatre arrondissements est le prélude à leur transformation en une vaste galerie marchande attirant un tourisme de masse et faisant évoluer la diversité de nos commerces qui se transformeront en restauration rapide, vendeurs de souvenirs, de cartes postales, de macarons et de tee-shirts imprimés. Combattre cette vitrification du tout-piéton nous semble incontournable pour inverser cette tendance actuelle au déferlement de touristes essentiellement attirés par le lèche-vitrine.

Nous ne nous interdirons aucune intervention en vue de préserver nos commerces de proximité, nos marchés et la spécificité des rues réunissant primeurs et commerces de bouche.

Nous développerons les activités familiales dont les horaires devront s’adapter à leur besoin (et non l’inverse) soir et week-end, dimanche inclus. Nous travaillerons dès notre arrivée à la mairie à des partenariats avec des entreprises et institutions du quartier pour ouvrir aux riverains des équipements sportifs supplémentaires. Nous occuperons les mairies inoccupées des 1er, 2ème et 4ème arrondissements suite à leur centralisation dans celle du 3ème par des activités à la fois revitalisantes pour le centre et à destinées aux habitants : culture, artisanat, engagement social.

  • Comment faire participer les habitants aux grandes décisions ?

Le recours aux référendums locaux et l’autonomie réelle des conseils de quartiers sont des pistes de renforcement du caractère participatif de la gouvernance municipale. Peut-être en leur confiant une plus grande responsabilité dans la gouvernance des budgets participatifs.

  • Quelle politique de subventions ?

300 millions sont aujourd’hui attribués dans une grande opacité par « paquets ». C’est considérable et inquiétant. Nous changerons les règles d’attribution afin de soutenir des projets dans la transparence et non les associations en tant que telles. Surtout pas par un saupoudrage clientéliste coûteux pour les Parisiens.

 

  • En résumé, quelle vision pour Paris et ses quartiers du centre en particulier ?

Paris est une ville-monde dont nous devons préserver la vitalité. Notre ambition consiste aussi à réinventer le quotidien des habitants dont la qualité de vie s’est profondément dégradée depuis une dizaine d’années. C’est à ce prix que l’exode actuel sera stoppé et, nous l’espérons, inversé.

Paris a peut-être la richesse culturelle d’une ville musée, mais c’est avant tout un musée bien vivant avec plus de 2,1 millions d’habitants. Car Paris, c’est aussi la création, l’innovation, l’excellence et des emplois à haute valeur ajoutée. Paris incarne un art de vivre fondé sur ses cafés, ses terrasses, ses restaurants et ses commerces de bouche auxquels les Parisiens sont profondément attachés. Par son rayonnement, Paris est la vitrine de la France dans le monde.

Nous travaillerons à restaurer le plaisir et la fierté de vivre à Paris, de faire vivre Paris.

 

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