Installé il y a prés d’un an à la suite du vote du conseil de Paris du 12 novembre 2019, le jardin du souvenir aménagé sur la place Saint-Gervais entre l’église éponyme et la mairie de Paris est un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Cet espace mémoriel est un lieu de mémoire, un compromis entre la pierre et la végétation réalisé par Wagon Landscaping paysagiste associé à l’agence AREP Pratiques urbaines, à Gilles Clément créateur artistique, à Jean-Marc Dreyfus historien et à Soja architecture. Les noms de toutes les victimes sont sculptés dans la pierre, ainsi que ceux des rues et le plan des lieux où ce massacre s’est déroulé. Voulu comme un havre de paix, le jardin du 13 novembre 2015 est, il est vrai, paisible.
Ainsi que l’indiquent des panneaux explicatifs, « six stèles de granit figurent les 6 sites attaqués« , devant chacune d’elle « un banc de pierre aide au recueillement ». Quant au jardin il comporte « 4 strates« , « un socle urbain » avec ses traversées, ses usages et ses placettes, « une enceinte de pierre« , « un jardin oasis » et « un banc » cité plus haut, avec à l’arrière un « jardin de rocailles » .
Sous le soleil, le jardin offre une belle allure même si les arbres peuvent cacher en partie la façade de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais (voir photo illustrant l’article). Une centaine de lumières ont été installées de manière à créer « une impression de bougies scintillantes dans la nuit » (elles sont conçues en mémoire des victimes). Sur la végétation proprement dite, les explications données portent sur le concept de » jardinage par soustraction » c’est-à-dire que le jardin ne doit pas être figé, il se transforme avec le temps et au fil des saisons. Bien entendu les plantes ont été sélectionnées et le jardin est fait pour « marquer et accompagner l’évolution de deuil » tout en évoquant une fracture. L’orme qui se trouvait à cet endroit avant les travaux a été préservée. Il s’agit en effet, depuis 2005, d’un arbre remarquable de France et il est écrit qu’ « il organise le seuil du jardin et l’articulation avec le parvis.«
Un panneau d’affichage sur la portail d’entrée de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais précise que les portes ouest de l’édifice sont en cours de remise en peinture. Ces travaux sont à la charge de la mairie de Paris (coût 220 000 €).
Eglise, place, pierres et végétaux se marient assez harmonieusement sur cet espace qui était vide (vieil orme excepté) et avait servi un temps de parking. On aimerait que bien des aménagements soient de cette qualité. C’est-à-dire pas trop minéral, végétalisé avec mesure, sans choquer, propre car entretenu avec soin régulièrement, muni de panneaux demandant de respecter les lieux, d’éviter trop de bruit et en harmonie avec l’environnement immédiat, plus largement avec notre ville.
