Le Musée du Louvre et le Centre Pompidou consacrent chacun une exposition à l’occasion des 100 ans de Pierre Soulages. Le Louvre offre une rétrospective « Pierre Soulages sous toutes ses coutures », quand Beaubourg préfère une exposition au travers de 14 œuvres majeures (dont 7 réalisées dans les années 50 présentées pour la première fois). L’exposition du Centre Pompidou est intitulée « Soulages et le musée national d’art moderne« , sachant que Pierre Soulages a un lien tout particulier avec le Musée d’Art Moderne qui conserve 25 de ces œuvres dans ses collections permanentes.
Le noir ou plutôt l’«outrenoir » est au centre de l’œuvre du peintre, ce qui pour les spécialistes, au travers de cette couleur fétiche, rend ses œuvres particulièrement « novatrices ». On recense plus de 1 600 toiles de l’artiste qui a utilisé toutes sortes de supports (papier, vitraux, bronze…).
Le musée du Louvre a réservé le célèbre Salon Carré entre la grande galerie et la galerie d’Apollon pour cette exposition « inédite et personnelle » où sont présentés les primitifs italiens. Des œuvres majeures du peintre dont les premières datent de 1946 et la dernière d’octobre dernier. La plupart provient des plus grands musées (dont celui de Rodez entièrement consacré à l’artiste). Elles ont été sélectionnées afin de « Montrer à la fois la continuité d’une œuvre toute entière élaborée à l’intérieur de la même conception d’une abstraction » s’exprimant en particulier par « des titres purement classificatoires (technique, dimensions, date) et la rupture intervenue à mi-chemin, en 1979, qui donne naissance à une peinture neuve« .
L’accrochage de l’exposition du Louvre a été réalisé en présence du peintre venu spécialement de Sète et qui participera aussi à l’inauguration. Un témoignage de « la continuité de l’œuvre, mais aussi de ses différents moments liés par la volonté de faire surgir la lumière par contraste entre la couleur noire et les parties claires, par superposition et raclage, ou encore par le mode d’application d’un pigment unique« . Une rétrospective qui joue sur la lumière et sur le rapport entre le noir et cette dernière, caractéristique de la production de Pierre Soulages.
Ces expositions devraient rencontrer un franc succès même si le peintre, admiré par le monde de l’art, ne manque pas de détracteurs qui n’entachent en rien la cote très élevée de ses toiles. Le catalogue du Louvre édité à 7 000 exemplaires est déjà en réédition.
Jusqu’au 9 mars 2020 dans les deux musées.