« Les rats, peur sur la ville »

Un reportage d’une trentaine de minutes de l’émission « Ligne rouge » intitulée  « Rats, peur sur la ville » datant de décembre dernier a été rediffusé sur Arte le 26 juillet. On y apprend que Paris compte entre 3 et 4 millions de rats. Il faut savoir, insiste une des personnes intervenant dans l’émission, qu’un couple de rats peut avoir en un an une descendance de 24 000 individus! Le reportage commence dans les égouts de Paris qui sont leur domaine de prédilection dans les villes. Capables de creuser le béton, ils remontent de plus en plus à la surface et nous en côtoyons trés fréquemment, même dans la journée sur l’espace public.

Depuis la période du covid durant laquelle les nuisibles étaient en paix, les dératiseurs sont de plus en plus sollicités. Tapettes et autres pièges sont utilisés, dans les habitations les rats se cachent derrière les cloisons où il arrive qu’ils s’en prennent aux fils électriques… L’utilisation plus rare des furets alliés à des chiens crée la panique chez les rongeurs, il s’agit pourtant de la méthode la plus écologique qui soit. Dans le XVIIe arrondissement, le Maire, connu pour son engagement dans lutte contre les rats, promeut une technologie belge développée par une start up. Elle utilise pour détecter les rats un système de capteurs qui piège et ensuite attrape les rats (et aucun autre animal). Il faudrait 30 appareils soit 27K euros pour lutter efficacement… Des brigades de bénévoles existent dans ce même arrondissement, ils utilisent la glace carbonique. Procédé toléré mais interdit pour les professionnels dératiseurs. A New York la ville a aussi ses bénévoles qui utilisent des chiens, des terriers allemands. A Paris les moyens manquent et les agents de la ville en charge de la dératisation ont déjà fait grève pour manifester leur mécontentement.

Pour les spécialistes, le rat a un rôle à jouer dans les égouts et non dans nos immeubles. Or les habitants estiment que Paris est envahi. Leurs détracteurs affirment que la peur des rats vient du fond des âges et se trouve en total déphasage avec la réalité. Les animalistes estiment que l’on devrait accepter les rats (les « surmulots ») comme tout autre animal, son image de nuisible étant exagérée, un mythe selon eux. La municipalité compte d’ailleurs des membres parmi ces défenseurs…Ceux-ci poussent à ce que les ordures soient ramassées le soir afin de ne pas attirer les rats. La majorité des Parisiens déplorent l’insuffisante lutte menée par nos édiles pour contenir la multiplication des rongeurs. Pour tous les spécialistes,  le rat est un adversaire redoutable et le « combat » est loin d’être gagné.
A New York le maire s’est engagé à lutter contre les rats car dit-il « ça déborde ». Il a créé à cet effet le poste de Commissaire à la dératisation. Dans certains cas l’accès d´immeubles mal entretenus est condamné car outre les parties communes tous les appartements sont infestés par les rats. Chez certaines personnes les rats peuvent même être à l’origine de problèmes de santé mentale.
Au cours du reportage est évoqué le projet de recherche Armaguedon mené par des scientifiques du Museum National  d’Histoire Naturelle, l’Institut Pasteur, VetAgroSup et Sorbonne Université afin non seulement de lutter contre les préjugés mais aussi de décrire la biologie et l’écologie des rats tout en comprenant les risques de transmissions de maladies et d’infections à l’homme (*). Il préconise une meilleure cohabitation des habitants avec les rats !!! Est-ce l’action des associations animalières qui défendent la cause animale, celle des rats en particulier comme Paris Zoopolis et  demandent d’avoir un autre regard sur les rats à qui il ne faut pas faire la guerre ? Pour le moment la place que prennent les rats dans la capitale est trop importante et une véritable la régulation via la dératisation apparait incontournable.
(*) La Leptospirose est la maladie la plus dangereuse que peuvent transmettre les rats via leur urine (630 cas enregistrés en moyenne chaque année en France).

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