A l’occasion du dernier conseil de Paris, les médias se sont penchés sur le sujet toujours épineux des subventions accordées par la ville de Paris à des associations. Le total des montants distribués au fil de ces conseils avoisine bon an mal an près de 300 millions d’€. Une somme plutôt importante alors que la situation délicate des finances de la ville ne cesse d’être critiquée. Mais il s’agit depuis des années d’une pratique bien ancrée, quelle que soit la majorité municipale, et cela partout en France. Soulignant que la mairie de Paris avait octroyé des subventions pour un montant global de 5 millions d’€ en 2023 (Le Monde du 03 juin 2025), les groupes d’opposition ne manquent pas de pointer le manque de transparence dans le choix des heureux bénéficiaires et demandent à nouveau qu’une instance de contrôle indépendante soit mise en place. Ce que refuse l’équipe municipale.
Pourtant de nombreuses associations bénéficiaires ont un objet social très éloigné, voire sans le moindre rapport, avec les besoins des Parisiens et l’intérêt général de Paris, de sorte que nombre de subventions paraissent inutiles. D’autant qu’elles doivent répondre à un intérêt public local et les chambres régionales des comptes sont en droit de s’assurer que l’utilisation des sommes est conforme aux obligations pour lesquelles elles ont été versées.
Outre des choix anecdotiques, faut il par exemple subventionner la lutte contre les pesticides dans l’agriculture ou l’inégale répartition des taches ménagères entre les femmes et les hommes (?), le soutien récurrent en revanche à l’ONG SOS Méditerranée provoque toujours de vives critiques. En décembre 2022 déjà Le Parisien soulignait que la ville « épaulait financièrement presque 2600 associations pour des missions parfois très éloignées du quotidien des Parisiens » et il ajoute dans son édition du 05 juin dernier. « En 2023, 271 millions d’euros auront été octroyés à 2 795 associations avec le vote de 6 540 dossiers. Le groupe d’opposition Changer Paris, coprésidé par Rachida Dati, qui a profité de sa « niche » au Conseil de Paris ce mercredi (le moment au cours de la séance où ce sont les groupes qui inscrivent un sujet à l’ordre du jour) pour remettre le sujet sur le tapis« .
Ne nous leurrons pas, en fonction des affinités politiques sociales ou autres, les subventions font partie des outils à la main des élus de tous bords qui entretiennent ainsi ce que certains médias appellent « le clientélisme« . Certes on peut critiquer ces subventions qui sont financées par les impôts des Parisiens et il y a mille raisons de le faire mais c’est au législateur de changer les choses si celles-ci doivent changer. Bien entendu dans un contexte où les finances sont tendues ce type de dépenses devrait être davantage contenu et contrôlé, mais la pratique est tellement ancienne !